Le Forum Paix et Sécurité qui s’est tenu à Lomé a été le théâtre d’échanges animés sur le thème des transitions politiques en Afrique. Avec la participation de l’ONU, de l’UA et des pays du Sahel, les discussions ont été riches en enseignements et en perspectives.
Un des points marquants de cette édition a été l’intervention de la ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Olivia Ragnaghnewendé Rouamba, dont le pays est dirigé par une junte. Elle a défendu l’idée d’une « démocratie à l’africaine », soulignant que même des pays comme les Etats-Unis ont eu leur période de transition difficile avant d’atteindre leur niveau actuel de stabilité.
Cette notion de « démocratie à l’africaine » a suscité beaucoup d’intérêt et de débats parmi les participants. Certains ont souligné la nécessité de prendre en compte les spécificités culturelles, historiques et socio-économiques propres à chaque pays africain afin de permettre une transition politique réussie.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a également souligné l’importance de laisser la porte ouverte au dialogue et à la participation des acteurs locaux dans les processus de transition. Il a rappelé un adage malien selon lequel « on ne peut pas raser la tête de quelqu’un en son absence », soulignant ainsi l’importance de la prise en compte des opinions et des aspirations des populations locales.
Le Niger, un autre pays dirigé par les militaires au Sahel, était également représenté lors du Forum, bien que de manière plus discrète. Sa délégation, dirigée par un poids lourd de la junte, devrait prendre la parole prochainement pour partager son expérience et ses perspectives sur les transitions politiques.
Parallèlement aux discussions politiques, l’économiste togolais Kako Nubukpo a souligné le rôle crucial de l’économie dans la prévention des ruptures constitutionnelles. Selon lui, il est possible de concilier développement économique et respect des droits humains. Il a insisté sur le fait que la participation des citoyens à la construction d’une prospérité économique est essentielle pour assurer une transition politique réussie.
Le Forum Paix et Sécurité de Lomé a donc été l’occasion pour les participants de partager leurs expériences, leurs réflexions et leurs idées sur les transitions politiques en Afrique. On y a notamment abordé des thèmes tels que la démocratie à l’africaine, la participation des acteurs locaux et le rôle de l’économie dans les processus de transition. Ces échanges ont permis de mettre en avant l’importance d’un dialogue inclusif et de la prise en compte des spécificités de chaque contexte pour assurer des transitions politiques harmonieuses.