« Soudan: la guerre civile et les exactions impitoyables contre les civils sont inacceptables »

La guerre civile au Soudan fait rage depuis plusieurs mois, et malheureusement, ce sont les civils qui en paient le prix le plus lourd. Les exactions commises par l’armée soudanaise et la milice des Forces de soutien rapide (FSR) sont véritablement terrifiantes. Violence ethnique, viols, tortures, expropriations, les horreurs se multiplient dans le pays.

Dans la capitale, Khartoum, ainsi que dans les villes voisines d’Omdurman et de Bahri, les FSR règnent en maîtres et installent la terreur dans les rues. Les vidéos qui circulent en témoignent de manière choquante. On y voit des civils arrêtés de manière arbitraire, humiliés, accusés sans aucune preuve de collaborer avec l’armée. Les maisons des habitants ne sont pas épargnées, avec des réquisitions brutales et des pillages systématiques.

Mohammad Gamal, l’un de nos Observateurs, a eu la chance de survivre à une situation similaire. Alors qu’il a été confronté à six longues heures d’abus, d’accusations et d’humiliations, il est parvenu à garder son calme et à s’en sortir indemne. Malheureusement, beaucoup n’ont pas eu cette chance et ont été contraints de fuir leur domicile, perdant tout ce qu’ils possédaient.

La violence ne se limite pas à Khartoum, elle déborde également au Darfour, une région déjà touchée par des décennies de violences ethniques. Les affrontements entre les milices africaines et les FSR font des ravages, avec des massacres de masse et une dimension ethnique de plus en plus évidente. Les miliciens, autrefois connus sous le nom de Janjawids, sont accusés de commettre un génocide contre les tribus africaines.

L’assassinat du gouverneur du Darfour occidental, Khamis Abdallah Abakar, a été un tournant tragique dans le conflit. Cela a entraîné une escalade de violence et des massacres encore plus terribles. Les civils tentant de fuir ont été abattus en masse, accentuant le nettoyage ethnique entrepris par les milices. Les vidéos partagées sur les réseaux sociaux sont insoutenables, mais elles témoignent de la réalité de ces atrocités.

Au-delà des violences physiques, les femmes sont aussi victimes de violences sexuelles, utilisées comme une arme de guerre. Les soldats de l’armée régulière et les miliciens des FSR sont impliqués dans ces crimes odieux. Malheureusement, beaucoup de femmes restent silencieuses, par peur des représailles ou par manque de structures d’aide pour les soutenir.

Cette guerre civile au Soudan est une véritable tragédie, et il est essentiel de ne pas ignorer les souffrances des civils qui en sont les premières victimes. Il est important de continuer à documenter et à dénoncer ces exactions pour espérer un jour mettre fin à ces horreurs.