Titre : L’Affaire IAMGOLD Essakane : Deux journalistes condamnés pour avoir révélé des irrégularités financières au Burkina Faso
Introduction :
Au Burkina Faso, la liberté de la presse est mise à mal alors que deux journalistes viennent d’être condamnés pour avoir dénoncé des pratiques douteuses impliquant l’actuel ministre de l’Économie et les directeurs généraux des impôts et des douanes. Dans un article publié dans le journal d’investigation Le Reporter, ces journalistes ont mis en lumière des irrégularités financières lors d’une transaction entre la société minière IAMGOLD Essakane et les services de douane. Mais au lieu d’être salués pour leur travail d’investigation, ils ont été reconnus coupables de diffamation et condamnés à des amendes assorties de sursis. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la liberté de la presse au Burkina Faso et la protection des lanceurs d’alerte.
Les accusations de manquements :
Selon l’article incriminé, les directeurs généraux des douanes et des imports, ainsi que le ministre de l’Économie, auraient fait perdre des dizaines de milliards de francs CFA à l’État burkinabé lors d’une transaction avec IAMGOLD Essakane. Les auteurs de l’article soulignent des « manquements » dans le respect du code des douanes de la Cédéao et de l’UEMOA, ce qui aurait entraîné d’importantes pertes financières pour le pays. Ils estiment que près de 98 milliards de francs CFA ont été perdus à cause de ces pratiques douteuses.
La condamnation :
Malheureusement, au lieu d’être soutenus dans leurs démarches, les journalistes ont été condamnés pour diffamation et complicité de diffamation. Le directeur de publication et le journaliste auteur de l’article ont écopé chacun d’une amende de un million de francs CFA avec sursis. De plus, ils doivent également payer une somme de 500 000 francs CFA à chaque plaignant en guise de dommages et intérêts. Cette condamnation soulève des questions sur la liberté de la presse au Burkina Faso et la possibilité pour les journalistes de jouer leur rôle de contre-pouvoir en dénonçant les faits de corruption et de malversation.
La réaction des journalistes :
Face à cette condamnation, les journalistes ont exprimé leur déception quant au silence des personnalités impliquées dans cette affaire pendant la phase d’enquête. Ils annoncent également leur intention de faire appel de ce verdict afin de continuer à défendre la vérité et la liberté de la presse.
Conclusion :
L’affaire IAMGOLD Essakane au Burkina Faso met en lumière les difficultés auxquelles les journalistes font face lorsqu’ils cherchent à dénoncer des pratiques douteuses et des cas de corruption. La condamnation de ces deux journalistes pour diffamation soulève des interrogations sur la liberté de la presse et la protection des lanceurs d’alerte. Il est essentiel de défendre la liberté d’expression et de soutenir les journalistes dans leur travail d’investigation, car ils jouent un rôle crucial dans la lutte contre la corruption et le maintien de la transparence dans notre société.