L’élection présidentielle à Madagascar approche à grands pas et les tensions ne cessent de s’intensifier sur la grande île de l’océan Indien. Dans une interview exclusive accordée à France 24 et RFI, le président malgache sortant, Andry Rajoelina, candidat à sa propre succession, affirme que ses rivaux cherchent à « empêcher » la tenue du scrutin car ils savent pertinemment qu’il sera élu.
Face aux manifestations quasi quotidiennes de l’opposition, Andry Rajoelina nie vouloir entraver ces mouvements. Il accuse plutôt ses rivaux de ne pas souhaiter d’élection mais plutôt une transition à la tête du pays.
Une autre question qui fait débat concerne la double nationalité du président sortant, malgache et française. Selon l’opposition, cela le disqualifie de l’élection présidentielle. Cependant, Andry Rajoelina affirme que la Haute Cour Constitutionnelle a statué en sa faveur et que le « débat est clos ».
Les tensions politiques se sont également manifestées au sein même du parti au pouvoir, avec des accusations de menaces envers le président démissionnaire du Sénat. Andry Rajoelina réfute ces allégations et parle plutôt d’une « guerre fratricide » au sein de son parti.
Enfin, le président sortant doit aussi faire face aux révélations selon lesquelles il aurait utilisé des moyens d’écoute illégaux pour surveiller ses opposants. Andry Rajoelina nie ces accusations et affirme que tout ce qu’il fait est dans le cadre légal. Il justifie ces mesures de sécurité en soulignant la nécessité de protéger le pays des dangers intérieurs et extérieurs.
Malgré les critiques, Andry Rajoelina défend son bilan et met en avant la croissance économique supérieure à la moyenne africaine. Cependant, il reconnaît les lacunes dans la lutte contre la pauvreté et l’accès à l’eau et à l’électricité.
Avec des manifestations de l’opposition qui ne cessent de prendre de l’ampleur et des accusations de coup d’État institutionnel, l’élection présidentielle à Madagascar promet d’être tendue. Il reste à voir si Andry Rajoelina pourra convaincre la population malgache de lui accorder un second mandat à la tête du pays.