L’actualité au Nigeria est dominée par les réformes économiques du président Bola Tinubu, qui cherche à relancer l’économie du pays. Cependant, malgré les efforts déployés, les résultats tardent à se faire sentir, cinq mois après l’investiture du président.
Une des mesures phares de ces réformes a été la dévaluation du naira, la monnaie nationale, en juin dernier. L’objectif était de rationaliser le système de change complexe et de mettre fin aux pratiques frauduleuses qui avaient cours, notamment dans le marché noir des devises.
Cependant, cette dévaluation n’a pas eu l’effet escompté. Au contraire, le naira continue de perdre de sa valeur sur le marché parallèle des changes, atteignant même un taux de plus de mille nairas pour un dollar. Cette situation rend l’accès aux devises étrangères difficile, ce qui entrave les réformes économiques entreprises par le gouvernement.
Les conséquences de cette dévaluation se font sentir sur les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises. Les coûts de production augmentent considérablement, ce qui entraîne une accélération de l’inflation déjà élevée dans le pays. Les secteurs dépendant des importations sont particulièrement touchés, car il est de plus en plus difficile de trouver des dollars pour importer des matières premières ou des produits finis.
Ces hausses de coûts se répercutent sur les prix de vente des produits, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Les plus pauvres sont les plus touchés, car ils se retrouvent confrontés à une hausse des prix des produits de première nécessité. Par exemple, le prix de l’eau en sachet a presque triplé en quelques mois, rendant difficile l’accès à cette ressource pour de nombreuses familles.
Face à la crise des devises, la Banque centrale du Nigeria a récemment décidé de lever les restrictions sur les importations de certains produits essentiels, tels que le riz, le poulet ou le ciment. Cette mesure vise à faciliter l’accès aux devises pour les importations de ces produits, afin de limiter l’impact sur les prix et de répondre aux besoins de la population.
Cependant, ces mesures ne sont que des solutions temporaires. Pour résoudre durablement la crise des devises, il est nécessaire de travailler sur diversification de l’économie nigériane afin de réduire la dépendance aux exportations de pétrole et d’encourager la production locale. Il est également primordial de renforcer la lutte contre la corruption qui favorise les pratiques frauduleuses dans le système de change.
En conclusion, les réformes économiques au Nigeria sont confrontées à de nombreux défis, notamment la crise des devises qui impacte les entreprises et la population. Des mesures temporaires ont été prises pour atténuer les effets de cette crise, mais il est nécessaire d’adopter une approche plus globale et durable pour relancer l’économie du pays.