Au Soudan, la guerre qui fait rage depuis maintenant six mois ne montre aucun signe d’apaisement. Alors que les affrontements persistent entre le général Abdel Fatah al-Burhan, chef de l’armée, et le général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemedti, chef des paramilitaires, la situation humanitaire atteint des proportions catastrophiques. Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme, face à une crise qui a déjà entraîné le déplacement de plus de cinq millions de personnes et qui met en danger la moitié de la population, soit 25 millions de personnes, qui nécessitent une aide alimentaire d’urgence.
Malgré cette situation alarmante, la communauté internationale semble rester étonnamment silencieuse. Les tentatives de médiation pour obtenir un cessez-le-feu entre les deux parties belligérantes ont toutes échoué jusqu’à présent. Les raisons de cet échec sont multiples : une multiplicité de médiations qui nuisent à la clarté et à la cohérence des stratégies mises en place, un manque de volonté politique et des acteurs régionaux qui se servent du conflit pour servir leurs propres intérêts.
Il est particulièrement préoccupant de constater que certains pays, qui étaient auparavant hostiles aux civils, soutiennent désormais le général al-Burhan. L’Arabie saoudite et l’Égypte, qui avaient précédemment torpillé les discussions avec la société civile, apportent désormais leur soutien au chef de l’armée. Selon des rapports de presse, l’Égypte aurait même fourni des drones à al-Burhan le mois dernier. Parallèlement, le Qatar et la Turquie continuent de soutenir le général. De l’autre côté, les Émirats arabes unis soutiennent le général Hemedti, afin de préserver leurs intérêts dans le pays, notamment l’exportation de l’or.
La situation est rendue encore plus complexe par l’inaction de l’ONU, paralysée par les veto russes et chinois contre toute résolution favorable au Soudan. L’Union européenne, quant à elle, peine à se faire entendre en raison de son association passée avec l’ancien régime soudanais dans le cadre de sa politique migratoire. L’Union africaine, de son côté, s’est limitée à suspendre le Soudan, sans prendre de mesures concrètes pour résoudre le conflit. La question des violations des droits de l’homme n’a pas non plus fait l’objet d’une enquête de la part de l’ONU, faute de soutien des pays africains.
Face à cette situation alarmante, il est essentiel que la communauté internationale prenne enfin ses responsabilités et agisse de manière concrète pour mettre fin à ce conflit meurtrier. Il est urgent de répondre aux besoins humanitaires des millions de personnes affectées par la guerre et de travailler activement à une solution politique durable. Il est plus que temps que le silence cède la place à l’action.