« Escalade militaire au Mali : l’ONU s’inquiète du retrait compromis des Casques bleus »

L’escalade militaire dans le nord du Mali préoccupe l’ONU

L’ONU a exprimé samedi dernier sa préoccupation croissante face à l’escalade militaire dans le nord du Mali. La situation est d’autant plus alarmante que le retrait de la mission onusienne en cours risque d’être compromis, mettant en péril le calendrier de départ des Casques bleus.

Dans cette région du Mali, les combats se sont intensifiés entre l’armée malienne et les groupes armés affiliés au Cadre stratégique permanent (CSP), qui avait signé un accord de paix en 2015. Les forces armées maliennes, soutenues par les paramilitaires de Wagner, et le CSP s’affrontent dans une lutte pour le contrôle des territoires.

Selon les informations reçues, des soldats maliens et des mercenaires russes de Wagner ont été transportés par avion à Tessalit, tandis qu’une centaine de véhicules des forces armées maliennes se dirigeaient vers Kidal depuis Anefis.

Dans ce contexte, le CSP a annoncé avoir récupéré d’anciens postes de contrôle abandonnés par la Mission des Nations Unies, qui est actuellement en pleine phase de retrait du Mali depuis juillet dernier. La reconquête de ces positions par le CSP constitue un élément central du conflit, car les deux parties ont tout à perdre dans cette lutte acharnée.

Face à cette situation préoccupante, Ibrahim Maïga, chercheur et conseiller spécial pour le Sahel à International Crisis Group (ICG), appelle à un cessez-le-feu et à une médiation pour résoudre le problème. Selon lui, il est nécessaire que les mouvements signataires du CSP reconnaissent la légitimité de l’État malien à reprendre le contrôle de ces bases, conformément aux directives des Nations Unies. De son côté, l’État malien doit prendre en compte les engagements sécuritaires qui le lient aux groupes signataires de l’accord de paix.

Pour parvenir à une solution, des négociations sont indispensables. Ibrahim Maïga souligne que la Minusma dispose encore de capacités utiles qui peuvent faciliter les rencontres entre les différentes parties. Il invite également à tenir compte des acteurs externes impliqués, comme la visite récente du ministre des Affaires étrangères mauritanien, qui aurait transmis un message du président mauritanien au président malien Assimi Goïta.

Cependant, le chercheur reconnaît que le plus grand défi réside dans la confiance que chaque partie peut accorder aux acteurs impliqués. Malgré les difficultés, il reste essentiel d’amorcer des discussions et de parvenir à un cessez-le-feu afin de mettre fin à cette spirale de violence qui met en péril la stabilité de la région.

En conclusion, la situation au Mali reste préoccupante. L’escalade militaire dans le nord du pays met en péril le retrait de la mission onusienne et nécessite une intervention urgente pour parvenir à une solution pacifique. Les négociations et la médiation sont essentielles pour résoudre ce conflit complexe et redonner espoir à une population déjà éprouvée par les années de violence.