Le pouvoir de la province : Une marche pacifique en soutien au collectif des candidats à Madagascar a eu lieu ce samedi à Antsirabe. Alors que le « collectif des 11 » refuse de participer à la campagne électorale, cette marche représente une mobilisation importante dans la ville des Hautes Terres.
Le sénateur Ndriana Rakotondrainibe, membre du collectif, était présent lors de la marche. Il a exprimé son soutien au mouvement et a souligné l’importance de la participation de toutes les villes malgaches dans la mobilisation citoyenne. « Il est normal que les manifestations ne se concentrent plus seulement à Antananarivo, mais qu’elles se déroulent également dans toutes les villes de Madagascar. Aujourd’hui, c’est Antsirabe qui se mobilise. Tous les samedis, je serai ici pour encourager la population à exercer son droit de vote », a-t-il déclaré.
La marche a attiré un grand nombre de manifestants, tous vêtus de blanc de la tête aux pieds, un symbole de paix et de solidarité. Parmi eux, une jeune femme propriétaire d’une épicerie, a exprimé sa colère envers Andry Rajoelina, lui reprochant sa double nationalité franco-malgache. « Rajoelina est un étranger, il a la nationalité française ! Nous n’avons pas besoin de lui comme président de Madagascar. Il y a suffisamment de candidats malgaches capables de faire le travail. Qu’il aille donc en France, il a son président français là-bas ! », a-t-elle lancé.
Une rencontre inattendue s’est produite lorsque le cortège est passé devant le siège de campagne d’Andry Rajoelina. Des partisans du président sortant, arborant des tee-shirts orange vif à son effigie, ont fait entendre leur voix en faveur de leur candidat. Marie-Béatrice, l’une des partisanes, a souligné la grossièreté de l’opposition et a défendu le droit de Rajoelina à se présenter en tant que président. « Nous pensons que le camp adverse est en train de mener une opposition injuste. Il a été prévu qu’après cinq ans de mandat, le pays organise une élection libre. Alors pourquoi refusent-ils la tenue du scrutin ? Quant à la double nationalité du président, il a des origines malgaches. Son sang malgache coule dans ses veines ! », a-t-elle affirmé avec conviction.
Antsirabe, avec ses 310 000 électeurs, représente un important bastion de vote pour les candidats. Cette mobilisation témoigne de l’importance du pouvoir de la province dans la vie politique malgache et renforce l’urgence d’une participation active de toutes les régions du pays dans le processus électoral.
La marche pacifique à Antsirabe est un exemple concret du mouvement citoyen qui se développe à Madagascar. Malgré les tensions et les divisions politiques, la volonté de faire entendre sa voix et de participer à la construction d’un avenir démocratique est manifeste. Les élections à venir seront un moment crucial pour le pays, où le pouvoir de chaque vote pourrait changer le cours de l’histoire.