Titre : « L’avenir de la politique fiscale au Cameroun : Entretien avec Louis-Paul Motaze »
Introduction :
Dans un contexte marqué par les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le ministre des Finances du Cameroun, Louis-Paul Motaze, fait le bilan de la politique économique de son gouvernement et aborde les défis auxquels le pays est confronté. Il insiste sur la nécessité de poursuivre et renforcer la pression fiscale pour assurer la croissance économique et faire face aux chocs extérieurs. Cet entretien est l’occasion de se pencher sur l’avenir de la politique fiscale au Cameroun et d’explorer les initiatives mises en place pour accroître les recettes publiques.
La réalloaction des droits de tirages spéciaux (DTS) :
Au cœur des discussions lors des assemblées annuelles, la question de la réallocation des droits de tirages spéciaux (DTS) des pays riches est soulevée. Motaze rappelle que les pays du G20 avaient pris la décision d’allouer ces droits de tirages spéciaux aux pays en développement pour les aider à faire face aux chocs économiques. Cependant, la mise en œuvre de cette décision est complexe et nécessite encore des discussions techniques. Le ministre des Finances exprime son attente rapide concernant la réallocation des fonds aux pays bénéficiaires.
Le bilan de la politique économique du Cameroun :
Interrogé sur le bilan de la politique économique du Cameroun, Motaze confirme que le pays est en règle par rapport aux attentes du programme. Cependant, il souligne que le Cameroun ne vit pas isolé et subit les effets des différentes crises auxquelles le monde est confronté, telles que la guerre dans certaines régions du pays et les chocs externes. Pour faire face à ces défis, il est essentiel d’accélérer les réformes structurelles et de maintenir le cap sur les engagements pris envers le FMI.
La pression fiscale au Cameroun :
Motaze affirme que la politique fiscale du Cameroun consiste à accroître la pression fiscale en élargissant la base taxable plutôt que d’augmenter les impôts pour les mêmes contribuables. L’objectif est de faire en sorte que davantage de personnes physiques et morales contribuent au système fiscal. Le ministre des Finances est conscient des plaintes émanant du secteur formel concernant une pression fiscale trop importante, mais il souligne que cela concerne principalement ceux qui sont déjà dans le système. Le gouvernement s’attaque également à la fiscalisation du secteur informel, en particulier des acteurs qui mènent d’importantes opérations commerciales sans être enregistrés fiscalement.
Conclusion :
L’interview avec Louis-Paul Motaze met en lumière l’importance de la politique fiscale dans le contexte économique actuel du Cameroun. La réallocation des droits de tirages spéciaux des pays riches, les réformes structurelles et la pression fiscale sont autant de mesures essentielles pour assurer la croissance économique du pays et lui permettre de faire face aux différentes crises. Le gouvernement camerounais s’engage à poursuivre ses efforts pour garantir un système fiscal équitable et efficace, tout en encourageant une participation plus large de tous les acteurs économiques.