Actualité : Les troubles de santé entravent le procès des deux anciens responsables rwandais en Belgique
Le procès de deux anciens responsables rwandais pour crimes de génocide en 1994 connaît des difficultés en raison des problèmes de santé de l’un des accusés. Pierre Basabose, âgé de 76 ans, souffre de troubles mentaux qui compliquent le déroulement du processus judiciaire. Cette situation rappelle celle de Félicien Kabuga, un autre présumé génocidaire, dont les problèmes de santé ont également eu un impact sur son procès. Ces troubles de santé ont une fois de plus été débattus lors de l’audience à la cour d’assises de Bruxelles ce jeudi.
Dès 2021, des experts désignés par la juge d’instruction ont indiqué que Pierre Basabose souffrait de démence et qu’il était incapable de discernement. Sa défense a alors plaidé l’irrecevabilité des poursuites, arguant qu’il n’était pas en mesure d’assister à son procès. Malgré cela, Pierre Basabose a été renvoyé devant les assises. Cependant, la question de sa capacité à comparaître s’est posée à nouveau lors de l’ouverture des débats la semaine dernière. Il a été hospitalisé pour une infection de la peau et son état mental s’est encore détérioré.
Face à cette situation, se pose la question de savoir si le procès peut continuer. Le ministère public affirme que oui, invoquant diverses jurisprudences et soulignant l’importance d’une telle procédure pour les victimes et pour la société en général. La procureure souligne que Pierre Basabose était encore lucide lors de son arrestation, du choix de son avocat et de ses premières auditions.
Les parties civiles, quant à elles, plaident plutôt pour que les dossiers des deux accusés soient disjoints, afin de poursuivre le procès actuel avec seulement Séraphin Twahirwa et d’éviter ainsi toute remise en cause de la légitimité du processus ultérieurement. La présidente de la Cour d’assises a tranché en faveur de la poursuite de la procédure ce jeudi. L’avocat de Pierre Basabose, Maître Jean Flamme, a accepté de le représenter en son absence et plaide en faveur de son acquittement.
Ce procès suscite un intérêt considérable, car il permet de juger les responsables présumés des crimes de génocide commis au Rwanda en 1994, qui ont entraîné la mort de près d’un million de personnes. La poursuite de la procédure malgré les problèmes de santé de l’accusé met en lumière les enjeux et la complexité de la justice internationale, ainsi que la nécessité d’assurer un procès équitable pour toutes les parties impliquées.