« Crise au Mali : la population d’Anefis et de Kidal vit dans la crainte malgré le calme apparent »

Au Mali, la situation à Anefis reste tendue malgré le calme apparent qui règne depuis la reconquête de la localité par l’armée malienne et les supplétifs russes de Wagner. Alors que les combats ont cessé, le convoi Fama-Wagner est toujours immobilisé et une pause est observée sur le front. Cependant, la population civile, tant à Anefis qu’à Kidal, vit dans la crainte d’une reprise des hostilités et des conséquences que cela pourrait avoir sur leur vie.

De nombreux habitants d’Anefis et des localités avoisinantes ont fui leur domicile avant l’arrivée des forces maliennes. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 1800 personnes, soit plus de 360 ménages, se sont déplacées vers d’autres villes de la région telles que Tindarssan, Amassine et Kidal. Cette situation vient aggraver la situation déjà précaire de Kidal qui accueillait déjà un grand nombre de déplacés en provenance d’autres régions du Nord.

Le HCR note également un afflux de population à la frontière algérienne, avec une augmentation du nombre de déplacés à Tin Zaouatène du côté malien et à Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar du côté algérien. Face à cette situation, ceux qui le peuvent choisissent de fuir plus au Nord, tandis que d’autres se retrouvent contraints de rester à Kidal faute de meilleures alternatives. Certains espèrent encore que des négociations pourront aboutir et éviter une escalade du conflit.

Les populations civiles redoutent également les exactions commises par les soldats maliens et les supplétifs de Wagner, comme en témoigne le cas d’Ersane où 17 personnes ont été décapitées récemment. Les rumeurs de bombardements aériens, alimentées par une supposée présence de drones au-dessus de la ville, ont également semé la panique parmi les habitants. Enfin, les difficultés d’approvisionnement liées à l’insécurité sur les routes reliant Kidal à Gao ou au Niger ont entraîné une hausse des prix, impactant ainsi la vie quotidienne des habitants.

Dans ces circonstances, le HCR souligne également les difficultés d’accès aux populations déplacées qui ont besoin d’aide humanitaire. La situation reste donc préoccupante et incertaine pour les habitants d’Anefis et de la région de Kidal, qui continuent de vivre dans l’incertitude et la peur pour leur sécurité.

Anefis Mali Kidal insurgés exactions humanitaire