« La suspension de l’aide internationale plonge le Niger dans une crise économique profonde »

Deux mois et demi après le coup d’État au Niger, la situation économique du pays se détériore encore davantage avec la suspension de l’aide au développement de la part des États-Unis. Cette décision fait suite aux suspensions précédentes de la Banque mondiale et de plusieurs pays européens, mettant ainsi le Niger dans une situation financière précaire.

Les sommes en jeu sont colossales, avec près de 1,2 milliard de dollars qui ne seront pas versés au Niger cette année, représentant plus de 6% du PIB du pays. Les pays européens, tels que la France, l’Allemagne, le Luxembourg et l’Union européenne, devaient verser 375 millions de dollars d’aide cette année, mais seulement 28% de cette somme a été déboursée avant le coup d’État.

Les États-Unis, de leur côté, avaient prévu de débourser 442 millions de dollars d’aide économique, mais suite à la décision de qualifier le coup d’État, tous les versements doivent être suspendus. Cependant, il convient de préciser que l’aide humanitaire destinée à la population n’est pas concernée par cette suspension.

Cette interruption de l’aide internationale a des conséquences directes sur l’économie du pays. Le Niger dépendait de ces fonds pour boucler son budget et financer divers projets d’infrastructures. Selon les estimations de la Banque mondiale, la croissance économique prévue à 6% pour 2023 pourrait être réduite à seulement 2,3%.

Les secteurs les plus touchés par cette situation sont l’électricité et l’accès à l’eau. Les retards dans les projets d’infrastructures électriques risquent d’entraver l’augmentation de l’accès à une électricité abordable et fiable. De plus, des projets tels que le barrage hydroélectrique de Kandadji, essentiel pour l’irrigation des cultures, sont menacés. Ils sont à l’arrêt, ce qui pose des risques pour leur intégrité future.

En ce qui concerne l’éducation et la santé, la suspension de l’aide internationale complique davantage la situation. Jusqu’à 2 millions d’enfants, dont 800 000 filles, risquent de ne pas être scolarisés, ce qui aura un impact durable sur le taux de scolarisation à long terme. De plus, l’insécurité alimentaire s’aggrave, notamment en raison des sanctions de la Cédéao, entraînant une augmentation de la pauvreté extrême dans le pays.

Face à ces difficultés, il est crucial de trouver des solutions alternatives pour soutenir le Niger dans son développement. Les partenaires internationaux, notamment les pays européens et les États-Unis, devraient chercher des moyens de continuer à soutenir financièrement le pays tout en respectant les principes démocratiques. Il est également important que la communauté internationale se mobilise pour aider le Niger à surmonter cette crise et à mettre en place des initiatives de relance économique.

En conclusion, la suspension de l’aide internationale au Niger suite au coup d’État a un impact considérable sur l’économie du pays. Les retards dans les projets d’infrastructures, l’arrêt des travaux en cours et les conséquences sur l’éducation et la santé entraînent des répercussions graves sur la population. Il est nécessaire de trouver des solutions alternatives pour soutenir le pays dans son développement et permettre une relance économique durable.