Les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale se tiennent cette semaine à Marrakech, suscitant comme chaque année de vifs débats et interrogations sur les politiques économiques et les pratiques de ces institutions. Alors que de nombreux pays africains font face à des difficultés économiques majeures, ces Assemblées revêtent une importance particulière pour la région.
La pandémie de Covid-19 a rapidement impacté les économies africaines, avec une inflation croissante, une explosion de la dette publique et un manque de financements. Malgré ces défis, Abebe Sélassié, le directeur Afrique du FMI, reste optimiste quant à la résilience du continent et à ses perspectives de croissance à moyen terme.
Selon lui, l’Afrique dispose d’un fort potentiel de développement, notamment grâce à sa démographie dynamique et aux opportunités de rattrapage. Il souligne également que si l’on considère un ensemble plus large d’indicateurs de développement, on observe une transformation significative sur le continent, notamment en termes d’espérance de vie, de mortalité infantile et de mortalité maternelle.
Cependant, la question de la dette reste préoccupante. Abebe Sélassié explique que de nombreux pays africains ont dû emprunter sur les marchés financiers pour financer leurs investissements dans l’infrastructure, l’éducation et la santé. Avec la diminution de l’aide étrangère, la dette a augmenté, ce qui a conduit à la nécessité de rechercher un retour sur investissement via le régime fiscal.
Il reconnaît que le manque de financement est un défi majeur pour de nombreux pays africains et souligne la nécessité de restructurations de dette et d’un financement important pour soutenir les réformes. Il appelle également à une mobilisation de ressources internationales pour continuer à accorder des prêts à taux zéro sur le continent.
En ce qui concerne les demandes de réforme du système des DTS (Droits de tirages spéciaux) formulées par les ministres africains des Finances, Abebe Sélassié indique que des discussions sont en cours pour mobiliser des ressources supplémentaires et assurer une distribution plus équitable de ces droits.
Enfin, il mentionne les progrès réalisés après les engagements pris lors du dernier sommet de Paris, notamment l’annonce de près de 100 milliards de DTS pour les programmes du FMI. Cependant, il reste à voir si ces engagements se traduiront par des résultats concrets dans les années à venir.
Il reste donc encore beaucoup de défis à relever pour l’Afrique en matière économique, mais Abebe Sélassié reste confiant dans la capacité du continent à surmonter ces difficultés et à poursuivre son développement. Les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale offrent une occasion importante de discuter de ces enjeux et de trouver des solutions pour soutenir la croissance et la réduction de la pauvreté en Afrique.