Titre : L’affaire Glencore et la lutte contre la corruption au Cameroun
Introduction : Depuis le 1er octobre, le Cameroun est au cœur de l’actualité en matière de lutte contre la corruption dans le secteur des industries extractives. En effet, l’affaire Glencore a révélé un vaste système international de corruption, impliquant notamment la Société nationale des Hydrocarbures (SNH) et la Société Nationale de Raffinage (Sonara) du pays. Dans cet article, nous allons explorer les derniers développements de cette affaire et examiner les enjeux de transparence dans les industries extractives au Cameroun.
Le scandale Glencore :
En 2022, le géant anglo-suisse du négoce de matières premières, Glencore, a été condamné aux États-Unis et au Royaume-Uni pour avoir corrompu des fonctionnaires pendant plus de dix ans, afin d’obtenir des contrats ou éviter des audits dans plusieurs pays, dont le Cameroun. La société a avoué avoir versé des pots-de-vins à des agents de la SNH et de la Sonara.
Les implications pour le Cameroun :
L’affaire Glencore a généré des préoccupations quant à la responsabilité des acteurs étatiques camerounais dans cette affaire de corruption. Jusqu’à présent, aucune mise en cause n’a été annoncée, tandis que la SNH et la Sonara affirment toujours attendre des preuves de ces allégations. Pour les membres de la société civile représentés lors des discussions sur l’affaire, il est crucial que le gouvernement enquête sur ces allégations afin d’établir les responsabilités et de réparer les pertes de revenus engendrées pour l’État.
L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) :
L’ITIE joue un rôle important dans la gouvernance du secteur des industries extractives au Cameroun. L’organisation a demandé aux gouvernements concernés, y compris le Cameroun, d’intervenir rapidement et de prendre les mesures adéquates pour lutter contre la corruption dans ce secteur. Le Secrétariat international de l’ITIE a également exprimé ses préoccupations auprès de la SNH et a appelé à la publication des preuves de ses démarches judiciaires.
Les actions entreprises par la SNH :
La SNH affirme avoir saisi les juridictions britannique et américaine pour obtenir des preuves et des noms des agents incriminés. Cependant, Glencore aurait opposé une clause d’anonymat, rendant difficile l’identification des personnes impliquées. La SNH poursuit ses propres investigations en interne et demande le soutien de l’ITIE pour obtenir la levée de cette clause d’anonymat.
Les appels à la compensation :
Les organisations de la société civile membres de l’ITIE Cameroun appellent les autorités à entreprendre des démarches auprès de Glencore pour obtenir des compensations financières, comme cela a déjà été fait par la République démocratique du Congo. En effet, dans le cadre d’un accord, Glencore s’est engagé à verser 180 millions de dollars à la RDC.
Conclusion :
L’affaire Glencore met en lumière l’importance de la transparence et de la lutte contre la corruption dans les industries extractives au Cameroun. Il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures adéquates pour enquêter sur cette affaire et établir les responsabilités, afin de protéger les intérêts de l’État et de restaurer la confiance des investisseurs dans le secteur. L’ITIE joue un rôle clé dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance dans ce domaine, et il est crucial que le Cameroun collabore pleinement avec cette initiative pour atteindre ces objectifs.