Dream City : Le festival qui réveille la Medina de Tunis
Chaque année, la Medina de Tunis s’anime pendant plus de deux semaines avec les sons et les couleurs de Dream City. Ce festival des arts, qui en est à sa neuvième édition, est devenu un rendez-vous incontournable pour les jeunes en quête de culture. Entre expositions, installations, débats, danse et concerts, Dream City offre un mix éclectique d’activités artistiques qui attire un public toujours plus nombreux.
Au-delà de l’effervescence artistique, Dream City permet également de redonner vie à des lieux oubliés ou délaissés de la Medina. En investissant ces espaces, le festival contribue à la revalorisation du patrimoine à travers la jeunesse.
Dans ces ruelles étroites et chargées d’histoire, il n’est pas rare de découvrir des lieux méconnus, tels que la Caserne El Attarine, une ancienne bibliothèque construite en 1813. Pour Zeineb Ettaieb, étudiante en architecture et bénévole pour Dream City, c’est l’occasion de redécouvrir et de sensibiliser à ce patrimoine trop souvent négligé. Elle souligne : « Ce que j’adore avec Dream City, c’est que nous découvrons des endroits que nous ne connaissions pas. Malheureusement, nous réalisons aussi qu’ils ne sont pas entretenus. J’espère donc que leur réouverture donnera l’impulsion nécessaire pour les restaurer convenablement ».
Au-delà de sa vocation culturelle, Dream City est porté par l’association Art Rue, qui oeuvre toute l’année à l’inclusion des jeunes dans le quartier de la Medina et promeut l’art et la culture. Cet engagement est d’autant plus important que le festival assume sans détour ses thématiques politiques et sociales. Sofian Ouissi, danseur et chorégraphe, co-fondateur de l’Art Rue et du festival, explique : « Nous ne faisons pas de politique, mais nous nous engageons pleinement pour le respect des libertés individuelles. Notre intérêt est la dignité des corps, la défense de chaque citoyen. C’est l’ensemble du projet de l’Art Rue depuis 16 ans ».
Malgré les menaces qui pèsent sur la liberté d’expression et une situation politique incertaine, Dream City continue donc de repousser les limites et d’interroger les problématiques de la société à travers l’art. Sofian Ouissi souligne également la collaboration positive avec les institutions et la ministre de la Culture, qui ont donné leur soutien et ouvert leurs portes. Le festival est donc l’occasion de dépasser les clivages et de créer un espace de dialogue et de créativité.
Dream City a clôturé sa neuvième édition le 8 octobre 2023, laissant derrière lui une quarantaine d’œuvres réalisées par des artistes venus de 18 pays différents. Ces œuvres abordent des thèmes variés tels que les révolutions, la transition écologique, les luttes antiracistes et féministes. Dream City, c’est bien plus qu’un simple festival des arts, c’est un véritable catalyseur d’émotions, de débats et de changements dans la Medina de Tunis.