La reconnaissance des écrivains africains dans le domaine de la littérature est souvent éclipsée par les lauréats européens et nord-américains du prix Nobel de littérature. Malgré la présence de cinq auteurs africains parmi les lauréats, l’Afrique reste sous-représentée dans cette prestigieuse récompense. Cette situation soulève des interrogations quant à l’universalité du prix Nobel de littérature et à la visibilité accordée aux littératures africaines.
De nombreux écrivains africains, tels que Ngugi Wa Thiong’o, Boubacar Boris Diop ou Ben Okri, sont régulièrement mentionnés comme de potentiels lauréats du prix Nobel, mais n’ont pas encore été récompensés. Cette absence de reconnaissance met en lumière l’existence d’une certaine invisibilisation des littératures africaines, malgré leur richesse et leur diversité.
Une des raisons de cette invisibilité réside dans l’omniprésence des langues européennes dans la littérature mondiale. La plupart des écrivains africains primés écrivent en anglais, tandis qu’un seul écrit en arabe littéraire. Les langues africaines, telles que le wolof ou le swahili, sont souvent négligées, ce qui limite la visibilité des auteurs qui écrivent dans ces langues.
La domination des langues européennes dans la littérature conduit également à une prédominance des maisons d’édition européennes. Les auteurs africains ont souvent recours à ces maisons d’édition pour faire publier leurs romans, ce qui renforce leur dépendance vis-à-vis du marché européen. La création de maisons d’édition puissantes en Afrique et l’établissement de prix littéraires sur le continent pourraient contribuer à renforcer la visibilité des écrivains africains.
Il est donc essentiel de reconnaître l’importance des littératures africaines et de leur accorder la visibilité qu’elles méritent. Cela passe par une diversification des langues présentes dans la littérature mondiale, ainsi que par une volonté d’encourager et de promouvoir les écrivains africains.