La campagne électorale anticipée en République démocratique du Congo (RDC) pour les élections présidentielles de 2023 est déjà en plein essor. Les journaux de Kinshasa du vendredi 6 octobre rapportent un dépôt massif de candidatures à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cependant, cette campagne précoce est critiquée par certains acteurs religieux, dont Mgr François-Xavier Maroy, Archevêque de Bukavu, qui dénonce une atmosphère tendue sur les réseaux sociaux et l’utilisation inappropriée de certains lieux religieux et éducatifs.
Dans une déclaration publique, Mgr Maroy exprime sa préoccupation face à la pression croissante de la campagne électorale à Bukavu et annonce qu’il organisera des messes pour demander un déroulement respectueux et pacifique de la campagne. Il souligne également que les lieux de l’Église catholique et des écoles ne doivent pas être utilisés à des fins politiques, en raison de la neutralité et du caractère apolitique de l’Église.
Cette préoccupation est illustrée par l’effervescence observée à Bukavu depuis la publication des listes des candidats. Sur les réseaux sociaux, la campagne électorale est déjà en marche, avec des photos et des numéros de candidats partout. Certains sympathisants et militants s’engagent dans une guerre électorale numérique, diabolisant les candidats qui ne font pas partie de leur camp. Dans les médias, malgré les avertissements du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), les articles d’analyse, de culte de personnalité ou de dénigrement de certains candidats continuent d’être publiés.
En parallèle, treize candidatures ont déjà été enregistrées à la CENI, dont des personnalités politiques importantes telles que Moïse Katumbi Chapwe et Martin Fayulu. Les motivations de chaque candidat ont été révélées lors de leurs entretiens avec le président de la CENI. Certains soulignent l’appel de Dieu à se présenter à la présidentielle, comme le Pasteur Ngalasi de l’Église La Louange, tandis que d’autres, comme Marie-Josée Ifoku, la seule femme candidate à ce stade, sont motivés par leur volonté de mettre fin à la prédation en RDC.
Il est indéniable que la campagne électorale en RDC s’annonce intense et précoce. Cependant, il est important que cette campagne se déroule dans le respect et la paix, comme le souligne Mgr Maroy. Les politiciens et les électeurs doivent se préparer en conséquence, et l’Église catholique encourage tous les acteurs à faire preuve de bonne conduite et à respecter la neutralité des espaces religieux. Les prochains mois seront décisifs pour la RDC, et il est primordial que les élections se déroulent de manière transparente et démocratique, dans le respect des principes fondamentaux de la nation.