Les défis sécuritaires auxquels Haïti est confronté ne cessent de s’aggraver. Les gangs qui contrôlent une grande partie de la capitale, Port-au-Prince, continuent de semer la terreur avec des violences inouïes. Face à cette situation, le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin décidé d’envoyer une force multinationale de soutien à la police haïtienne. Cette mission, dirigée par le Kenya, représente une lueur d’espoir pour le peuple haïtien qui souffre depuis trop longtemps des conséquences d’une situation socio-économique et sécuritaire difficile.
Depuis un an, le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réclamaient l’envoi d’une mission de soutien à la police afin de lutter contre les gangs et d’améliorer la sécurité pour pouvoir organiser des élections. Cependant, il a été difficile de trouver un pays volontaire pour prendre la tête de cette mission, craignant de s’engager dans un conflit difficile à résoudre. Finalement, c’est le Kenya qui s’est porté volontaire et qui déploiera 1 000 hommes en Haïti.
La résolution adoptée par le Conseil de sécurité valide la création de cette force multinationale de soutien à la sécurité, qui opérera pour une période initiale de douze mois. Son objectif est d’apporter un soutien opérationnel à la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs et de créer les conditions de sécurité nécessaires pour organiser des élections. Pour sauver des vies, cette mission pourra utiliser des mesures d’urgence temporaires et proportionnées, telles que des arrestations, en respectant le droit international.
La situation en Haïti s’est encore détériorée au cours de l’année écoulée, avec une multiplication des gangs mieux armés que les forces de police. Entre octobre 2022 et juin 2023, près de 2 800 meurtres ont été recensés, dont près de 80 mineurs, selon un rapport de l’ONU. Face à cette violence, la résolution généralise également l’embargo sur les armes légères et les munitions à destination d’Haïti, afin de stopper le trafic d’armes alimentant les gangs. Cette mesure vise à mettre fin à un cercle vicieux dans lequel les gangs profitent d’un approvisionnement en armes provenant principalement des États-Unis, notamment de la Floride via la diaspora haïtienne.
Bien que cette résolution soit saluée comme une première étape importante, il reste encore beaucoup de travail à faire pour que la mission puisse démarrer effectivement. Certains pays envisagent de participer à cette mission, mais la composition exacte de la force n’a pas encore été déterminée. Les États-Unis, quant à eux, se sont engagés à fournir un soutien logistique et financier, mais ne déploieront pas de forces de sécurité sur le terrain.
En conclusion, l’envoi d’une force multinationale de soutien à la police en Haïti dirigée par le Kenya représente une lueur d’espoir pour le peuple haïtien en proie à une violence incontrôlable. Cette mission vise à venir en aide aux forces de police dépassées par les gangs et à créer les conditions de sécurité nécessaires pour organiser des élections. L’adoption d’un embargo sur les armes vise également à stopper le trafic d’armes alimentant les gangs. Cependant, il reste encore beaucoup de défis à relever pour que cette mission puisse démarrer et apporter une véritable stabilité à Haïti.