L’affaire qui a secoué la République démocratique du Congo le 30 août dernier prend désormais une tournure judiciaire. En effet, le procès des six militaires de la Garde républicaine congolaise, accusés de réprimer violemment une manifestation anti-ONU à Goma, a récemment pris fin. Les conclusions du procès, rendues lundi 2 octobre, font état d’un militaire condamné à mort, de trois autres condamnés à dix ans de prison, tandis que deux ont été acquittés.
Cependant, il convient de souligner que la peine capitale est rarement appliquée en RD Congo et est généralement commuée en réclusion à perpétuité. Ainsi, bien que la condamnation à mort soit une décision sévère, il est peu probable qu’elle soit exécutée. Les avocats des condamnés ont d’ailleurs annoncé leur intention de faire appel de la décision.
Ce procès, qui a duré depuis le 5 septembre, a mis en lumière les événements tragiques survenus lors de la manifestation anti-ONU à Goma. Plus de 50 personnes ont perdu la vie lors de cette répression violente menée par des militaires de la Garde républicaine. Les accusés étaient poursuivis pour leur responsabilité dans ces actes meurtriers.
Les circonstances exactes de la répression restent cependant floues. Le gouvernement avait initialement affirmé que les militaires avaient agi en représailles du lynchage d’un policier par les manifestants. Cependant, des témoignages ont remis en question cette version des faits, affirmant que l’opération avait été lancée avant la mort du policier. De plus, des négociations étaient en cours entre les militaires et les manifestants au moment où les coups de feu ont éclaté, laissant supposer un acte délibéré.
Au centre du procès se trouve le colonel Mikombe, considéré comme le principal accusé. Les témoins ont déclaré que l’ordre de tirer venait de lui, mais ce dernier a affirmé avoir été trompé par un « ordre opérationnel » qui le présentait comme une menace pour la sécurité de la région. Il a également demandé à ce que le gouverneur militaire du Nord-Kivu soit entendu par la cour afin de clarifier les responsabilités.
En fin de compte, ce procès ouvre une voie vers la justice pour les victimes de la répression à Goma. Il est primordial que toutes les personnes impliquées dans les violences soient tenues responsables de leurs actes. Cependant, il reste encore des zones d’ombre à éclaircir afin de comprendre pleinement les événements tragiques de cette journée fatidique.
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