Le Burkina Faso continue de faire face à une grave crise sécuritaire causée par les attaques incessantes des groupes armés jihadistes. Malgré le changement de régime suite au coup d’État de l’année dernière, l’insécurité persiste et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.
Depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré, les attaques ont légèrement diminué par rapport à l’année précédente, passant de 2 500 à 1 700 entre janvier et août. Cependant, le nombre de victimes a considérablement augmenté, atteignant 6 000 morts, contre 4 100 auparavant. Ces chiffres alarmants sont issus d’une étude menée par l’ONG Acled.
Les régions les plus touchées par cette escalade de violence sont le Sahel, le Centre Nord, le Nord, la Boucle du Mouhoun et l’Est. Certaines villes, comme Dori et Ouahigouya, sont pratiquement assiégées par les djihadistes, obligeant les habitants à dépendre de convois spéciaux pour s’approvisionner.
Malgré les efforts du nouveau régime, notamment le soutien apporté aux Volontaires de la patrie (VDP) et l’acquisition de matériel militaire, la situation sécuritaire reste précaire. Les groupes armés détournent parfois ce matériel, comme cela s’est récemment produit à Koumbri.
Outre les pertes humaines, la crise a également un impact dévastateur sur les déplacés internes. Selon le HCR, environ 2 millions de Burkinabé ont été contraints de quitter leur foyer en raison des violences, tandis que l’Unicef estime qu’un million d’enfants sont privés d’éducation faute de classes disponibles. Près de 4,7 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire, soit environ un cinquième de la population.
Face à cette situation critique, la question de la tenue d’élections reste en suspens. Le capitaine Traoré a récemment déclaré qu’il ne prévoyait pas d’organiser des élections tant que la situation sécuritaire ne serait pas entièrement sous contrôle.
La crise au Burkina Faso est un rappel brutal de la menace que représente le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Il est essentiel que la communauté internationale soutienne le pays dans ses efforts pour lutter contre les groupes armés et ramener la stabilité dans la région. Sans cela, le Burkina Faso continuera de faire face à une tragédie humaine et à une crise humanitaire sans précédent.