L’actualité au Mali ne cesse de captiver l’attention, avec cette fois-ci l’armée malienne qui entreprend un mouvement stratégique en direction de la région de Kidal, fief historique de la rébellion touarègue. Selon des responsables sécuritaires, un impressionnant convoi composé de 119 véhicules a commencé son périple depuis la ville de Gao, située à environ 300 km au sud-ouest de Kidal.
Ce redéploiement des forces maliennes dans la région nord-est de Kidal s’inscrit dans une démarche de réaménagement du dispositif de sécurité dans le nord du pays, qui fait face à une recrudescence des hostilités de la part des groupes armés séparatistes et des attaques terroristes.
La situation à Kidal revêt une importance particulière, tant sur le plan géostratégique que politique. Située à plus de 1 500 km de la capitale Bamako, Kidal est un véritable enjeu de souveraineté pour le gouvernement malien. Depuis les insurrections de 2012, la ville est sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l’Azawad, une alliance de groupes armés à dominante touarègue, ce qui pose un défi majeur à l’autorité de l’État central.
La région de Kidal a été l’une des premières à tomber aux mains des rebelles en 2012, avant d’être successivement sous le joug des groupes salafistes puis repris par les séparatistes. Malgré la signature d’un accord de paix en 2015 entre les groupes armés et le gouvernement malien, les affrontements se sont poursuivis, impliquant même des groupes jihadistes, ce qui a contribué à plonger la région du Sahel dans une profonde crise sécuritaire et humanitaire.
Ces derniers développements surviennent dans un contexte de retrait de la mission de l’ONU au Mali, la MINUSMA, poussée vers la sortie par la junte militaire qui s’est emparée du pouvoir en 2020. Les séparatistes réclament le retour sous leur contrôle des installations de la MINUSMA dans le nord du pays, ce qui risque de fragiliser davantage l’accord de paix de 2015 et de compliquer la situation sécuritaire.
Le colonel Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir, a récemment affirmé la volonté de l’État malien de reprendre le contrôle de tous les territoires échappant à son autorité. Il reste à voir comment évoluera la situation à Kidal et si cet engagement pourra être pleinement réalisé.
En conclusion, le mouvement de l’armée malienne vers Kidal met en lumière les enjeux complexes auxquels le pays est confronté dans sa quête de stabilité et de souveraineté. Le dénouement de cette situation aura un impact majeur sur la situation sécuritaire dans la région du Sahel et sur les efforts de consolidation de la paix au Mali.