« Tempête Daniel en Libye : les conséquences dévastatrices sur l’agriculture et l’élevage exacerbent la crise alimentaire »

La catastrophique tempête Daniel qui a frappé la Libye dans la nuit du 10 au 11 septembre a laissé derrière elle un véritable désastre. Avec près de 4 300 pertes humaines confirmées et près de 10 000 personnes toujours portées disparues, les conséquences de cette tempête sont dévastatrices. Mais au-delà de ces pertes humaines, c’est aussi l’agriculture et l’élevage qui ont subi de lourdes pertes dans la zone sinistrée de Djabal al Akhdar.

En effet, les crues ont emporté des milliers de moutons, de volailles ainsi que des tonnes de graines, causant des dégâts considérables dans le secteur de l’élevage. Selon les estimations des responsables locaux, cette région aurait perdu 40% de sa production d’élevage, ce qui pourrait mettre en péril la sécurité alimentaire du pays. Les conséquences de ces pertes se font déjà ressentir sur les prix des denrées alimentaires, qui augmentent de manière significative.

Dans le quartier de Hadaek à Benghazi, les habitants de la classe moyenne commencent à souffrir de cette hausse des prix. Un homme, la cinquantaine, témoigne de cette réalité : « Avant la catastrophe, le kilo de viande issu de l’élevage était de 58 dinars. Il se vend aujourd’hui à 65 dinars. Il y a une grande différence de prix. C’est pareil pour les œufs et de nombreux autres produits. Avec nos salaires, nous n’arriverons plus à boucler nos fins de mois. »

Si la catastrophe est en partie responsable de cette hausse des prix, certains commerçants en profitent également pour s’enrichir. Comme le souligne Ahmed, propriétaire d’un magasin de produits alimentaires, « ce sont les commerçants qui sont responsables, ils augmentent les prix. Le citoyen est exploité, il n’a parfois que 20 dinars pour subvenir à tous les besoins de sa famille. »

Face à cette situation, la police municipale intervient pour contrôler les prix et rappeler les commerçants à l’ordre. Des mesures sont prises pour limiter les abus et préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Par exemple, le prix maximum de 30 œufs a été fixé à 16 dinars, et ceux qui ne respectent pas cette limite risquent de perdre leur licence de vente.

La situation en Libye suite à la tempête Daniel est critique, tant du point de vue humain que sur le plan économique. Il est crucial de mettre en place des mesures d’aide d’urgence et de reconstruction pour soutenir les habitants et relancer l’économie de la région sinistrée. La solidarité et l’effort collectif seront indispensables pour surmonter cette épreuve et permettre à la Libye de se relever.