L’Iran est en pleine effervescence diplomatique, renouant des relations avec ses anciens rivaux et cherchant à sortir de son isolement. Ces initiatives traduisent avant tout une volonté de la République islamique de renforcer son pouvoir, affaibli par une année de manifestations et des difficultés économiques.
Un an après les soulèvements populaires suite à la mort de Mahsa Amini, l’Iran fait son grand retour sur la scène internationale en renouant le dialogue avec plusieurs acteurs clés. Malgré les accusations de violations des droits humains et les critiques émises par les Nations Unies, le régime iranien tente de se présenter comme un pays ouvert au dialogue et prêt à coopérer. Cependant, il s’agit plus d’une stratégie de communication qu’une véritable ouverture.
Dans une même journée au mois de septembre, l’Iran a annoncé le rétablissement de ses relations diplomatiques avec Djibouti le matin, puis avec les Maldives en fin de journée. Ces rapprochements interviennent après la réconciliation avec l’Arabie saoudite, un accord négocié par la Chine en mars dernier. Riyad avait rompu ses relations avec Téhéran suite à une attaque contre son ambassade en Iran en 2016. Les Maldives et d’autres pays de la Ligue arabe avaient également rompu leurs liens avec l’Iran en signe de solidarité.
Par ailleurs, l’Iran a conclu un accord avec les États-Unis permettant de récupérer six milliards de dollars de fonds iraniens gelés. En échange de cette libération de fonds, cinq ressortissants américains détenus en Iran ont été relâchés. Si cet accord a été perçu comme une avancée dans les relations entre les deux pays, les autorités américaines ont tenu à minimiser son importance, affirmant que cela ne modifiait pas la position des États-Unis sur le nucléaire iranien.
Ces différentes initiatives diplomatiques de l’Iran témoignent en réalité de la fragilité du pouvoir en place. Les manifestations liées à la mort de Mahsa Amini ont ébranlé le régime, tandis que les difficultés économiques liées aux sanctions ont créé une pression supplémentaire. Il était donc impératif pour l’Iran de chercher des soutiens et de renouer des liens diplomatiques pour faire face à ces défis.
Cependant, il est important de rester prudent quant à la sincérité de ces rapprochements et accords. Il semble que l’Iran utilise ces initiatives diplomatiques comme un moyen de redorer son image et de gagner du soutien international, plutôt que de réellement s’engager dans un dialogue constructif. Les réserves exprimées par les États-Unis sur l’utilisation des fonds récupérés en sont un exemple, rappelant que la surveillance sera stricte et que les fonds devront être utilisés à des fins humanitaires.
En conclusion, l’Iran est en train de mener une stratégie diplomatique pour sortir de son isolement et renforcer son pouvoir. Cependant, il est important d’analyser ces initiatives avec prudence et de ne pas se laisser aveugler par les apparences. La situation fragile du pays et les enjeux internes obligent le régime à agir sur la scène internationale, mais il ne faut pas oublier les violations des droits humains et les défis économiques auxquels l’Iran est confronté.