Titre : Retour sur le coup d’État au Niger : Deux mois après, un pouvoir fragile en quête de reconnaissance
Introduction :
Le Niger, pays d’Afrique de l’Ouest, a été secoué par un coup d’État militaire le 26 juillet 2023. Deux mois se sont écoulés depuis cet événement qui a entraîné le renversement du président Mohamed Bazoum. Depuis lors, le pays est dirigé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Cependant, la situation politique et économique du Niger reste complexe et le pouvoir en place peine à obtenir une reconnaissance internationale et à maintenir la stabilité intérieure. Dans cet article, nous revenons sur les défis auxquels le Niger fait face après ce coup de force.
Un pouvoir toujours fragile :
Bien que le CNSP ait obtenu le départ prochain de l’ambassadeur français et de ses 1 500 soldats, son pouvoir reste précaire. La communauté internationale refuse toujours de reconnaître sa légitimité et son représentant s’est vu refuser la parole lors de l’Assemblée générale des Nations unies. L’Union européenne et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) maintiennent leur fermeté envers le président renversé, exprimant ainsi leur soutien à Mohamed Bazoum. Cette situation de non-reconnaissance internationale fragilise davantage le pouvoir du CNSP et laisse planer le doute sur l’avenir politique du pays.
Des conséquences économiques préoccupantes :
En plus des défis politiques, le Niger fait face à des conséquences économiques découlant des sanctions imposées par la Cédéao suite au coup d’État. Bien que le pays parvienne à maintenir un approvisionnement en produits de première nécessité, la fermeture des frontières avec le Nigeria et le Bénin a entraîné une hausse des prix des céréales de base. Cependant, grâce aux récoltes en cours et aux stocks existants, la population parvient encore à subvenir à ses besoins. Néanmoins, si les sanctions devaient perdurer, la situation économique pourrait se détériorer rapidement, mettant ainsi en péril la stabilité intérieure du pays.
Les enjeux sécuritaires et la durée de la transition :
Outre les défis politiques et économiques, la situation sécuritaire demeure préoccupante. Les putschistes nigériens craignent une intervention militaire de la Cédéao et déploient régulièrement des véhicules blindés aux alentours de la capitale. Cette instabilité sécuritaire risque de fragiliser davantage le pouvoir de la junte et de créer des tensions au sein de ses membres.
Quant à la transition politique, le CNSP a annoncé qu’elle durerait au maximum trois ans. Cependant, la durée exacte et la stabilité de cette transition restent incertaines, compte tenu des oppositions internationales et des désaccords au sein même de la junte. Il est donc primordial de suivre de près l’évolution de la situation politique au Niger dans les prochains mois.
Conclusion :
Deux mois après le coup d’État au Niger, le pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie reste fragile et confronté à de nombreux défis. La non-reconnaissance internationale, les conséquences économiques et les risques sécuritaires pèsent sur la stabilité du pays. Il est essentiel de surveiller attentivement l’évolution de la situation pour comprendre les enjeux politiques et économiques qui se dessinent au Niger et leurs implications sur la scène régionale.