Le parquet de Paris a récemment requis un procès pour Marine Le Pen, le Rassemblement national et 27 personnes liées au parti. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016. Cette affaire concerne notamment le recrutement et la rémunération d’assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour le parti politique.
Le parquet demande un procès pour 11 personnes élues eurodéputés sur les listes du Front national, ainsi que pour 12 des assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti. Parmi les personnes citées figurent des personnalités politiques de premier plan, telles que Marine Le Pen, Louis Aliot, Bruno Gollnisch, Nicolas Bay et Julien Odoul.
Le Rassemblement national, en tant que personne morale, est également visé par les poursuites pour complicité et recel de détournement de fonds publics. Les peines encourues dans cette affaire sont de dix ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre un million d’euros, voire le double du montant détourné. De plus, une peine complémentaire de privation du droit d’éligibilité peut être prononcée, pour une durée maximale de cinq ans.
L’enquête sur cette affaire a débuté en 2015, lorsque le Parlement européen a signalé des irrégularités dans le paiement des salaires des assistants parlementaires du Front national. Les juges d’instruction financiers ont ensuite repris l’affaire en 2016. Ils soupçonnent le parti d’avoir mis en place un « système de détournement » des fonds alloués par l’Union européenne, en rémunérant des assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour le parti lui-même.
Le Parlement européen est également partie civile dans cette affaire, estimant son préjudice à 6,8 millions d’euros pour la période de 2009 à 2017.
Marine Le Pen a toujours nié toute infraction dans ce dossier et contesté les accusations portées contre elle et son parti. Affaire à suivre alors que le procès semble se profiler à l’horizon pour l’ancienne candidate à l’élection présidentielle et le Rassemblement national.