Les populations autochtones du Brésil ont remporté une victoire historique dans un procès qui a confirmé leur droit sur leurs terres ancestrales. La Cour suprême brésilienne a rejeté la thèse du « cadre temporel » soutenue par le lobby de l’agro-négoce, qui proposait de ne reconnaître comme terres autochtones que celles revendiquées officiellement avant 1988. Cette décision est une réponse aux menaces et à la criminalisation qu’ont subies les communautés autochtones ces dernières années, notamment sous le mandat de l’ancien président Jair Bolsonaro.
L’enjeu de cette décision est crucial, car les terres attribuées aux populations autochtones sont considérées comme des remparts contre la déforestation et jouent un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les réserves indigènes protègent la biodiversité de la forêt amazonienne et contribuent à la régulation du climat.
Les peuples autochtones et leurs alliés ont suivi avec attention le procès devant la Cour suprême, rassemblés sous une grande tente. Lorsque la décision a été rendue en faveur des populations autochtones, des cris de joie et des pas de danse ont éclaté parmi les manifestants. C’est une victoire qui résonne comme un appel au gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva, qui est revenu au pouvoir en janvier, pour qu’il prenne des mesures concrètes pour la démarcation des terres indigènes.
La thèse du « cadre temporel » soutenue par le lobby de l’agro-négoce aurait pu remettre en question près d’un tiers des plus de 700 réserves indigènes déjà délimitées au Brésil. Les autochtones ont expliqué que certains territoires avaient été abandonnés à cause de l’expulsion forcée qu’ils avaient subie, notamment pendant la dictature militaire de 1964 à 1985.
Cette victoire devant la Cour suprême est une reconnaissance du droit ancestral des populations autochtones à leurs terres et constitue un pas en avant vers la protection de la biodiversité et la préservation de l’environnement. Cependant, il reste encore des questions à régler, notamment celle des indemnisations éventuelles pour les propriétaires de terres qui pourraient être transformées en réserves à l’avenir.
Cette décision de la Cour suprême brésilienne fait jurisprudence et marque un tournant dans la reconnaissance des droits des populations autochtones. Espérons que cela donne l’élan nécessaire pour une meilleure protection de ces communautés et de leurs terres ancestrales.