La situation en Somalie continue de faire parler d’elle. Le gouvernement somalien a récemment demandé à l’Atmis, la Mission de transition de l’Union africaine, de suspendre son retrait prévu. Cette requête a été formulée par le conseiller à la sécurité de la présidence, Hussein Sheikh Ali, dans une lettre adressée à l’ambassadeur des Nations unies.
La demande du gouvernement somalien repose sur le besoin de consolider la victoire des forces somaliennes contre les terroristes shebabs. Selon la présidence somalienne, il est encore trop tôt pour permettre le départ de l’Atmis.
L’une des principales préoccupations concerne la sécurité des populations réfugiées près des bases opérationnelles avancées de l’Union africaine. Le gouvernement somalien demande donc une « pause technique », laissant ainsi le temps de mettre en place une planification globale pour leur protection. Cette demande est d’autant plus justifiée que la phase 2 du retrait de l’Atmis concerne des bases isolées et éloignées.
Le retrait de l’Atmis a commencé en début d’année, dans le but de laisser les forces somaliennes prendre le relais. Cependant, il est évident que l’armée nationale somalienne n’a pas encore les moyens nécessaires pour contrôler efficacement son territoire. La lettre adressée à l’ambassadeur des Nations unies souligne d’ailleurs les revers subis par les forces somaliennes récemment, avec des villes autrefois libérées qui ont dû être abandonnées.
Malgré ces revers, le commandant de l’Atmis, le lieutenant-colonel Philippe Butoyu, a déclaré que les forces de sécurité somaliennes démontrent une capacité croissante à sécuriser le pays. Néanmoins, la phase 2 du retrait de l’Atmis prévoit le départ de 3 000 soldats d’ici la fin de l’année, tandis que les 14 000 restants devront quitter la Somalie d’ici fin 2024.
Cela soulève des questions quant à la capacité des forces somaliennes à maintenir la stabilité dans le pays sans l’appui de l’Atmis. La situation en Somalie reste donc préoccupante et il est essentiel de trouver des solutions pour garantir la sécurité des populations civiles tout en permettant aux forces somaliennes de prendre pleinement le relais. Le retrait de l’Atmis devra donc être minutieusement planifié et orchestré afin de ne pas compromettre les avancées réalisées jusqu’à présent.