En Mauritanie, un événement politique majeur s’est déroulé ce jeudi 21 septembre 2023. En effet, le gouvernement, le parti majoritaire El Insaf, ainsi que les deux partis d’opposition historiques, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et l’Union des forces du progrès (UFP), ont signé une charte d’entente nationale. Cette initiative marque un tournant dans le paysage politique mauritanien et vise à ouvrir le dialogue en vue des élections présidentielles de juin 2024.
La signature de cette charte a eu lieu dans l’ancien palais des congrès à Nouakchott. Elle a pour objectif de favoriser le dialogue entre les différentes forces politiques et de définir une feuille de route commune. Les discussions porteront sur 18 grandes thématiques, notamment l’unité nationale, la gouvernance politique, économique et électorale.
Mohamed Yahya Horma, vice-président du parti El Insaf, se réjouit de cette avancée et souligne l’importance du travail commun pour le bien du pays : « Chacun reste dans son camp, mais ensemble nous pouvons faire quelque chose de positif pour le pays. »
La préparation de cette charte a été marquée par des désaccords entre plusieurs partis de l’opposition, ce qui a retardé sa signature. Toutefois, Gourmo Abdoul Lo, vice-président de l’UFP, estime qu’il était crucial de l’adopter, notamment après les contestations entourant les dernières élections législatives : « Pour la première fois, grâce à ce pacte, on soulève des problèmes très concrets alors qu’avant, c’étaient des problèmes qui n’étaient envisagés que par l’opposition. »
Cependant, certains partis, tels que la coalition d’opposition Front républicain pour l’Unité et la Démocratie (FRUD), ont regretté de ne pas avoir été consultés avant l’adoption de la charte. Ils se posent des questions quant à l’inclusivité de cette démarche. Néanmoins, ils restent ouverts au dialogue et prendreont le temps de la réflexion quant à leur participation.
Cette signature de la charte d’entente nationale est un pas important vers la consolidation de la démocratie en Mauritanie. En favorisant le dialogue entre les différentes forces politiques, elle ouvre la voie à une réflexion et à des réformes pour améliorer le système électoral et la gouvernance du pays. La tenue des prochaines élections présidentielles en 2024 sera alors l’occasion de mesurer les avancées concrètes découlant de cette charte.