Images des chefs d’État mal élus en Afrique : la démocratie en question
La légitimité des élections et la qualité des gouvernements en Afrique sont des sujets qui suscitent de vifs débats depuis de nombreuses années. Avec un nombre croissant de chefs d’État accusés d’avoir été mal élus, la démocratie sur le continent est remise en question et suscite des interrogations sur la manière dont elle a été mise en place.
Dans un article récent de l’hebdomadaire Le 1 consacré à l’Afrique, le journaliste Rémi Carayol souligne que pour de nombreux Africains, la démocratie est souvent associée à la corruption et aux élections truquées. Les récents cas de chefs d’État mal élus en raison de fraudes électorales ou de manipulations de l’argent montrent que l’élection n’est plus synonyme de légitimité.
Antoine Glaser, autre spécialiste de l’Afrique, affirme que la France porte une lourde responsabilité dans cette situation. Il dénonce le fait que la France a continué d’instrumentaliser les pouvoirs africains en soutenant en sous-main des dirigeants peu démocratiques. Selon lui, il est urgent de changer de cap et d’apprendre des Africains au lieu de continuer à parler de la « Françafrique ».
Le Gabon est l’un des pays qui a récemment fait l’objet d’un changement de pouvoir par la force. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le général Oligui Nguema, nouveau maître du pays, qualifie ce changement de « libération » plutôt que de coup d’État. Il affirme que la transition vise à restaurer les institutions et la dignité du peuple gabonais, garantir les libertés fondamentales et relancer l’économie du pays.
Pourtant, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre les illusions : la liberté d’expression qui émerge après un coup d’État ne doit pas être considérée comme le remède à tous les maux. Selon l’universitaire gabonais Augustin Emane, il est nécessaire d’engager un dialogue et une transition sociale pour éviter les désillusions et répondre aux demandes de la population.
En conclusion, la question de la légitimité des dirigeants en Afrique et de la manière dont la démocratie est mise en place reste un défi persistant. Il est essentiel de repenser les mécanismes électoraux et de favoriser un dialogue inclusif pour une démocratie véritablement représentative et au service des citoyens africains.