Les autorités vénézuéliennes ont mené une opération d’envergure mercredi dernier pour reprendre le contrôle de la prison de Tocoron, située au centre-nord du pays. Occupée entièrement par un gang criminel influent, la prison était devenue un véritable centre de pouvoir pour cette organisation. Pour ramener l’ordre et la sécurité, 11 000 policiers et soldats ont été déployés, accompagnés de véhicules blindés.
L’opération a été lancée tôt le matin, avec des grenades et des coups de feu lancés par les forces de l’ordre. Malgré l’ampleur des moyens mis en place, la réponse des détenus a été plutôt calme et aucune résistance majeure n’a été signalée. L’ensemble de la prison devra être vidée, et les 2 500 prisonniers seront transférés vers d’autres centres pénitentiaires du pays.
La prison de Tocoron était sous le contrôle d’un gang criminel connu sous le nom de Tren de Aragua, actif non seulement au Venezuela mais également dans huit autres pays d’Amérique latine. Rackettant les détenus, ce groupe était parvenu à instaurer son propre pouvoir à l’intérieur de la prison, proposant des services inhabituels tels qu’une piscine, un zoo, des salles de paris et des terrains de sport. La gestion de la prison était devenue la responsabilité du gang, tandis que la police restait cantonnée à l’extérieur.
Le gouvernement vénézuélien a salué le succès de cette opération, soulignant le rétablissement de son contrôle absolu sur la prison de Tocoron. Cependant, certains détenus ont profité de la confusion pour s’échapper, et le sort du chef du Tren de Aragua reste incertain.
Ce gang, qui compte environ 5 000 membres, s’est diversifié au fil des années, passant du trafic de drogue et de la prostitution à l’orpaillage et à l’exploitation minière illégale. Impliqué dans des activités mafieuses classiques telles que les enlèvements et les braquages, ce gang était devenu une véritable menace pour la sécurité du pays.
L’opération de reprise de la prison de Tocoron a suscité l’inquiétude des proches des détenus, qui étaient présents devant l’entrée de la prison pendant l’opération. Nombreuses sont les femmes qui attendaient de savoir si leurs proches étaient sains et saufs. Malheureusement, certaines d’entre elles sont reparties sans nouvelles, les détenus étant transférés vers d’autres établissements pénitentiaires.
Cette opération marque un tournant important dans la lutte contre le crime organisé au Venezuela et démontre la volonté des autorités de reprendre le contrôle des prisons, afin de garantir la sécurité de la population et de mettre fin à l’impunité des gangs criminels.