Crise migratoire en Méditerranée : Le Sénégal appelle à des solutions durables et inclusives

Le débat sur la politique migratoire de l’Union européenne refait surface alors que l’île italienne de Lampedusa fait face à un afflux record de migrants ces derniers jours. Cette situation met en évidence la nécessité de trouver des solutions durables pour faire face à cette crise migratoire. Au Sénégal, plusieurs drames se sont produits au large des côtes ces dernières semaines, mettant en évidence les défis auxquels sont confrontés les pays de départ.

Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social sénégalais et de la Plateforme Migration, développement, liberté de circulation et droit d’asile, s’exprime sur cette situation. Il souligne le sentiment de détresse face à ces drames en mer et l’absence de réponses et de solutions adéquates. Il fait remarquer que les autorités africaines semblent abandonner ces personnes, ce qui est à la fois inquiétant et frustrant.

Au Sénégal, des mesures ont été prises pour contrôler et surveiller le littoral, ainsi que pour réprimer les convoyeurs. Cependant, malgré ces efforts, les départs de pirogues continuent de se produire régulièrement. Mamadou Mignane Diouf souligne l’importance d’analyser les causes profondes des départs et propose que l’Afrique se parle pour trouver des solutions durables à cette crise.

Il exprime également des préoccupations quant à un éventuel accord avec Frontex, la force de sécurité et de contrôle maritime de l’Union européenne. Il estime que l’approche sécuritaire n’est pas la solution idéale et rappelle qu’il est essentiel d’analyser les causes profondes de la migration dans les pays de départ. Il propose également d’organiser une conférence afro-africaine au Sénégal pour discuter de cette question avec les pays européens.

En ce qui concerne le développement local, Mamadou Mignane Diouf souligne que malgré les sommes considérables investies au Sénégal, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Il encourage donc à revoir les mécanismes de financement et d’accompagnement pour qu’ils soient mieux adaptés aux besoins des jeunes.

Enfin, il souligne que la question migratoire sera un sujet incontournable dans la campagne électorale en vue de la présidentielle de février prochain. Il estime qu’aucun candidat ne pourra échapper à ce débat et que la gestion de la migration sera un enjeu majeur pour les futurs dirigeants. Il met en garde contre le risque de reproduire les mêmes schémas et de proposer les mêmes solutions inefficaces, ce qui conduirait à des voyages dans des conditions abominables pour les migrants.