Article : Révélation choc : L’enquête sur le détournement de la mission de renseignement « Sirli » prend un tournant inattendu avec la garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux
La liberté de la presse est une valeur fondamentale dans une démocratie, mais aujourd’hui, elle est mise à mal par les atteintes à la liberté d’informer. C’est dans ce contexte qu’Ariane Lavrilleux, journaliste du média d’investigation Disclose, a été perquisitionnée et placée en garde à vue le 19 septembre 2023. Ces mesures coercitives interviennent dans le cadre d’une enquête pour « violation du secret de la défense nationale », suite aux révélations de la journaliste sur le détournement de la mission de renseignement française « Sirli » au profit de l’Égypte.
L’article publié par Disclose en novembre 2021 a fait l’effet d’une bombe en révélant que la mission « Sirli », initialement lancée en 2016 au nom de la lutte antiterroriste, avait été détournée par l’État égyptien. Les informations collectées par les services de renseignement français étaient utilisées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne. Ces frappes auraient causé la mort de nombreux civils, selon les documents obtenus par Disclose.
Face à ces révélations, le ministère français des Armées avait porté plainte pour violation du secret de la défense nationale, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire en novembre 2021. Cette enquête a finalement conduit à la perquisition et à la garde à vue d’Ariane Lavrilleux, qui risque d’entraver le secret des sources des journalistes.
Cette atteinte à la liberté d’informer suscite l’indignation de nombreux médias et défenseurs de la liberté de la presse. Les Sociétés de journalistes (SDJ) et Reporters sans frontières (RSF) dénoncent une « entrave inacceptable à la liberté d’informer » et un « déni de démocratie ». Ils soulignent que ces mesures coercitives interviennent quelques semaines seulement avant les États généraux de l’information, annoncés par l’Élysée.
Pour l’avocate d’Ariane Lavrilleux et de Disclose, Me Virginie Marquet, cette perquisition risque de porter gravement atteinte au secret des sources des journalistes, mettant en péril la liberté de la presse. Elle rappelle que la journaliste n’a fait que révéler des informations d’intérêt public.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels la presse fait face aujourd’hui. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier en toute liberté, sans craindre des mesures coercitives qui limitent leur capacité à informer le public. La protection du secret des sources est essentielle pour préserver cette liberté et garantir la transparence nécessaire à une société démocratique.
Cette situation souligne également l’importance du rôle des médias d’investigation dans la société. Les révélations de Disclose ont mis en lumière un détournement de mission de renseignement, mettant en évidence la nécessité d’une surveillance et d’un contrôle rigoureux des opérations de renseignement. Les médias jouent un rôle crucial dans la mise en lumière de ces questions, garantissant ainsi la responsabilité des gouvernements et des institutions.
Il est donc essentiel de soutenir le travail des journalistes d’investigation et de défendre la liberté de la presse. La protection du secret des sources, la transparence et la responsabilité des gouvernements sont des piliers fondamentaux de la démocratie. Ne laissons pas ces valeurs être bafouées et continuons à demander des réponses et des comptes aux autorités compétentes.
Source :
– Disclose : Journaliste mise en garde à vue : une atteinte inadmissible à la liberté d’informer – https://www.disclose.ngo/en/article/journaliste-mise-en-garde-a-vue-une-atteinte-inadmissible-a-la-liberte-dinformer