La tension monte autour de l’île de Taïwan alors que la Chine multiplie les incursions d’avions de chasse et de navires de guerre dans la zone d’identification de la défense aérienne taïwanaise. Ces actions provocatrices mettent en péril la souveraineté de Taïwan et aggravent la détérioration de la sécurité régionale.
Taïwan, bien qu’elle n’ait jamais officiellement déclaré son indépendance, bénéficie d’une autonomie militaire, politique et diplomatique. Cette situation est de plus en plus difficile à accepter pour Pékin, qui considère l’île comme une province rebelle destinée à être unie au pays, par tous les moyens nécessaires. Le nombre croissant d’incursions d’avions militaires chinois en est la preuve flagrante : de 380 en 2020, il est passé à 960 en 2021, et déjà à 1 727 en 2022.
L’analyse de ces incursions révèle des enjeux essentiels pour la souveraineté taïwanaise. En franchissant les lignes fictives de l’Adiz (zone d’identification de la défense aérienne) et de la « ligne médiane », la Chine remet en question les fondements même de la souveraineté de Taïwan. L’Adiz est une zone tampon au-delà de l’espace aérien souverain d’un pays, permettant d’identifier les avions potentiellement hostiles. Quant à la « ligne médiane », elle forme une frontière officieuse entre les côtes chinoises et taïwanaises.
Pourtant, il est important de noter que seule l’espace aérien national est reconnu par le droit international. L’Adiz est un concept politique utilisé par les États pour créer une zone de protection et de désescalade. Ainsi, les incursions chinoises sont habilement menées pour exercer une pression sur Taïwan sans violer formellement le droit international.
Face à ces provocations, Taïwan n’a pas clairement défini de « ligne rouge » au-delà de laquelle toute incursion chinoise serait automatiquement abattue. Cette position ambiguë permet à Taipei de garder une certaine liberté d’action dans sa riposte. Cependant, si les avions chinois décidaient de pénétrer dans l’espace aérien national taïwanais, c’est-à-dire à moins de 12 milles nautiques des côtes, la situation deviendrait plus compliquée et nécessiterait une réaction politique de la part des États-Unis et de la communauté internationale.
Sur le plan politique, les incursions chinoises remettent en question la souveraineté taïwanaise et sapent le concept même de la « ligne médiane » en tant que frontière officieuse. En franchissant l’Adiz et la ligne médiane, la Chine affirme sa suprématie et diminue la crédibilité de Taïwan sur la scène internationale.
Il est donc crucial de surveiller attentivement l’évolution de cette situation tendue entre la Chine et Taïwan. Les incursions d’avions de chasse et de navires de guerre chinois mettent en péril la stabilité régionale et nécessitent une réaction de la communauté internationale pour préserver la souveraineté de Taïwan.