Les élections sénatoriales en Côte d’Ivoire : le RHDP confirme sa mainmise sur le pouvoir
Le 16 septembre dernier, la Côte d’Ivoire organisait ses élections sénatoriales, permettant ainsi aux grands électeurs d’élire 64 sénateurs, représentant les deux tiers de la Chambre haute. Sans grande surprise, c’est le parti au pouvoir, le RHDP, qui sort vainqueur de ce scrutin, renforçant ainsi sa majorité déjà établie lors des élections locales précédentes.
En effet, les conseillers régionaux et municipaux sont ceux qui ont le pouvoir de voter pour élire les sénateurs. Or, le RHDP avait remporté la majorité des régions et des communes lors des élections locales, offrant ainsi une garantie pour le maintien de sa suprématie au sein du Sénat. Sur les 64 sièges à pourvoir, les listes du RHDP en décrochent 56, ce qui lui confère une domination écrasante.
Le principal parti d’opposition, le PDCI, parvient quant à lui à obtenir 6 sièges, contre 15 lors de la précédente mandature. Les 2 sièges restants reviennent à des candidats indépendants. Malgré ces résultats, l’opposition a émis des critiques quant à l’organisation de ces élections sénatoriales, soulignant que les contentieux électoraux des élections locales du 2 septembre n’avaient pas encore été traités par le Conseil d’État.
Jean-Baptiste Pany, membre du PDCI, qualifie ces élections de « précipitées et illégales », mettant en avant le fait que l’on ne sait pas quoi faire en cas d’invalidation des résultats d’une commune ou d’une région. Est-ce qu’il faudra revoter pour les sénatoriales ? Une interrogation qui souligne le manque de clarté dans ce processus électoral.
Malgré ces critiques, la Commission Électorale Indépendante (CEI) rapporte que les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité, à l’exception d’un incident survenu dans la ville de Man. Le taux de participation a également été en hausse par rapport aux précédentes élections sénatoriales de 2018, atteignant 69% à la mi-journée.
Une surprise est toutefois venue égayer cette élection, avec la défaite du président sortant du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, qui perd donc son siège de sénateur. Malgré une plus grande présence des élus locaux du RHDP dans la région du Bélier, ces derniers ne l’ont pas reconduit, divisant ainsi les voix en faveur du président sortant.
Au final, ces élections sénatoriales en Côte d’Ivoire confirment la mainmise du parti au pouvoir, le RHDP, sur l’ensemble du processus électoral. Malgré les critiques de l’opposition et les interrogations sur la légalité de ces élections, le parti au pouvoir affiche sa puissance et sa domination sur la scène politique ivoirienne. Reste à voir si ces résultats seront acceptés sans contestation et si le Sénat pourra jouer pleinement son rôle de représentant des intérêts de toutes les composantes du pays.