Titre : Le khat en Éthiopie : une crise économique met en péril l’économie locale
Introduction :
Dans l’est de l’Oromia, en Éthiopie, la culture et la vente du khat constituaient jusqu’à récemment une activité économique florissante. Cependant, une crise économique frappe désormais le secteur, mettant en péril les revenus des agriculteurs et les emplois des acteurs de la filière. Dans cet article, nous explorerons les raisons de cette crise et les potentielles solutions pour atténuer ses conséquences néfastes.
L’essor du khat en Éthiopie et sa chute soudaine :
Dans la région de l’est de l’Oromia, de vastes plantations de khat recouvrent les paysages vallonnés. Le khat, une plante psychotrope aux effets stimulants, était autrefois une source majeure de revenus pour les agriculteurs locaux. En 2020, il représentait 4% des recettes d’exportation du pays et 9,4% des exportations totales de marchandises. Cependant, ces derniers mois, les prix du khat ont chuté de manière drastique, causant de graves difficultés financières pour les agriculteurs.
Les causes de la crise :
La principale raison de cette crise est le doublement des taxes à l’exportation, imposé par les autorités régionales en octobre dernier. Ces taxes, prélevées sur les routes de transit vers les pays consommateurs tels que Djibouti et la Somalie, ont considérablement réduit les marges bénéficiaires des exportateurs de khat. En conséquence, ces derniers ont réduit leurs achats aux agriculteurs, qui se retrouvent ainsi privés de revenus suffisants pour subvenir à leurs besoins. De plus, les nombreux points de contrôle mis en place sur les routes de transit ont entravé la fluidité du commerce et alourdi les coûts logistiques.
Les conséquences économiques et sociales :
La crise du khat a des répercussions économiques et sociales importantes dans la région de l’est de l’Oromia. Non seulement les agriculteurs souffrent d’une baisse de leurs revenus, mais de nombreux emplois liés à la filière du khat sont également menacés. Les exportateurs, étouffés par les taxes, ont été contraints de réduire leurs effectifs, impactant ainsi directement les employés du secteur. Cette crise a ainsi un effet domino sur toute l’économie locale, fragilisant la stabilité économique et sociale de la région.
Les pistes de solution :
Pour atténuer les conséquences de cette crise, certaines alternatives sont envisageables. Les chercheurs recommandent que l’État encourage la culture d’autres plantes et produits agricoles, tels que des légumes, qui pourraient être plus rentables et cultivés facilement dans la région de l’est de l’Oromia. Cependant, une transition agricole nécessiterait un dialogue approfondi avec les communautés locales, ainsi que des projets à court et long terme pour assurer une transition en douceur vers de nouvelles cultures. Il est également essentiel de travailler sur la diversification de l’économie locale et la création de nouvelles opportunités d’emploi pour les personnes touchées par la crise.
Conclusion :
La crise économique qui frappe le secteur du khat en Éthiopie met en péril l’économie locale et la subsistance des agriculteurs. Il est primordial de trouver des solutions durables pour atténuer les effets néfastes de cette crise. En diversifiant l’agriculture locale et en encourageant de nouveaux secteurs économiques, il est possible de préserver l’avenir de cette région et de ses habitants. Toutefois, cela nécessite une volonté politique et une collaboration étroite avec les communautés locales.