Le recyclage des déchets miniers en République démocratique du Congo : une opportunité économique et environnementale
Le secteur minier en République démocratique du Congo (RDC) connaît un essor sans précédent, mais cela entraîne également une augmentation des déchets industriels. Les compagnies minières installées dans le Haut-Katanga et le Lualaba sont aujourd’hui confrontées à la problématique croissante de la gestion de leurs déchets miniers.
Selon le Code minier de 2018 et la législation congolaise, les sociétés minières sont tenues de se débarrasser de leurs déchets de manière responsable. Mais que faire des huiles usagées, des plastiques et des batteries ? Quelques entreprises pionnières se sont lancées dans le recyclage de ces déchets, y voyant une opportunité économique.
Une usine située à Lubumbashi est spécialisée dans le recyclage de certains déchets miniers, tels que les huiles usées et les plastiques. Cette activité, lancée il y a seulement deux ans par une entreprise indienne nommée MES, fournisseur de solutions d’ingénierie pour les compagnies minières, permet de transformer des déchets en granulés plastiques qui sont revendus à des fabricants de meubles et d’autres produits en plastique.
La législation congolaise impose aux compagnies minières de se débarrasser de leurs déchets de manière responsable, mais la plupart d’entre eux sont incinérés, enfouis ou stockés. Cela représente un coût supplémentaire pour les exploitants miniers. MES a vu dans cette contrainte une opportunité industrielle. Selon Manoj Kumar Nair, l’un des responsables du groupe, de nombreuses sociétés minières ne se préoccupent pas de la gestion responsable des déchets, car elles sont uniquement intéressées par l’extraction de cuivre et de cobalt.
Face à ce constat, la société Clean Congo a été créée pour répondre à ce besoin. Elle recycle actuellement 450 tonnes de batteries, 500 000 litres d’huiles usagées et 30 tonnes de polyéthylène haute densité chaque mois. Jayesh Mandlik, l’un des directeurs de l’entreprise, explique que les déchets non biodégradables sont collectés et transformés en matériaux réutilisables, tels que des barres de métal pour la construction, des tubes en polyéthylène et même du carburant pour la combustion en traitant les huiles usagées.
Le recyclage des déchets miniers présente de nombreux avantages environnementaux et économiques pour la RDC. Cependant, cette problématique ne se limite pas seulement aux huiles, aux batteries et aux plastiques. Les pneus usagés, par exemple, peuvent être réemployés pour fabriquer des meubles. Il est donc nécessaire de sensibiliser et de former les acteurs de l’industrie minière à la gestion responsable et au recyclage des déchets.
L’université de Lubumbashi a d’ailleurs pris l’initiative de lancer une formation en Master sur la fabrication des batteries électriques, qui abordera également la question du recyclage. Cette démarche témoigne de la volonté du pays de réellement gérer cette problématique et de favoriser une économie circulaire plus durable.
En conclusion, le recyclage des déchets miniers en RDC représente à la fois un défi et une opportunité. Les entreprises pionnières dans ce domaine montrent l’importance de trouver des solutions responsables pour gérer ces déchets tout en créant des opportunités économiques. Il est essentiel d’encourager davantage le recyclage et de sensibiliser l’ensemble du secteur minier à ces enjeux pour assurer un avenir durable pour l’industrie minière congolaise.