« Crise économique en Éthiopie : la chute des prix du khat met en péril toute une communauté »

L’industrie du khat en Éthiopie est confrontée à une crise économique sans précédent. Dans l’est de l’Oromia, des villes entières dépendent de la vente de cette plante psychotrope, dont la production représentait 4% des recettes d’exportation du pays en 2020. Cependant, ces derniers mois, les prix ont chuté de manière drastique, mettant les agriculteurs dans une situation financière désastreuse.

Les agriculteurs de khat, qui ont cultivé cette plante de génération en génération, se retrouvent aujourd’hui dans une situation précaire. Les prix de vente ont chuté de près de moitié, ne leur permettant plus de subvenir à leurs besoins les plus basiques. Un cultivateur témoigne : « Une collecte n’est même pas suffisante pour acheter un sac de riz. Avant, on vendait un kilo de khat entre 10 000 et 20 000 birr. Maintenant, c’est à peine 2 000 birr. »

La principale cause de cette crise est l’augmentation des taxes à l’exportation, imposée par les autorités régionales en octobre dernier. Les exportateurs, étouffés par ces taxes, achètent moins de khat aux producteurs, ce qui impacte directement leur revenu. Les checkpoints mis en place sur les routes compliquent également l’exportation vers les pays frontaliers qui sont de grands consommateurs de khat, tels que Djibouti et la Somalie.

Ce problème économique a des répercussions bien au-delà des agriculteurs et des exportateurs. Le khat est un mode de vie qui fait tourner toute l’économie locale. De nombreux travailleurs, tels que les nettoyeurs et les porteurs de sacs, dépendent également de cette production. La crise actuelle affecte donc l’ensemble de la communauté.

Face à cette situation critique, il est temps de trouver des alternatives durables pour l’est de l’Oromia. Les chercheurs suggèrent de promouvoir la culture d’aliments, de légumes et d’autres plantes qui peuvent facilement pousser dans la région. Cela nécessite un dialogue entre le gouvernement et la communauté, afin de mettre en place des projets à court et à long terme.

La crise du khat en Éthiopie est donc une réalité qui impacte profondément la vie de nombreux agriculteurs et travailleurs de l’est de l’Oromia. Il est crucial de trouver des solutions durables pour préserver l’économie locale et assurer un avenir meilleur pour ceux qui dépendent de cette culture.