L’actualité politico-judiciaire au Sénégal continue de tenir en haleine la population. L’opposant Ousmane Sonko fait face à de nouvelles turbulences, avec la dissolution de son parti politique par le gouvernement. Cette décision survient peu de temps après son inculpation et son placement en détention pour des accusations d’insurrection et de complot. Retour sur les événements marquants de cette saga politique qui dure depuis deux ans et demi.
Le 8 février 2021, Ousmane Sonko est convoqué par la gendarmerie pour répondre à des accusations de viols présumés. Le leader de l’opposition sénégalaise rejette fermement ces accusations, les qualifiant de machination orchestrée par le président Macky Sall. Malgré son immunité parlementaire, celle-ci est levée par l’Assemblée nationale quelques semaines plus tard, le 26 février. Un geste qui ouvre la voie à son inculpation.
Le 3 mars 2021, alors qu’il se rend au tribunal accompagné de nombreux partisans, Ousmane Sonko est arrêté pour troubles à l’ordre public. Cette arrestation déclenche une série d’émeutes dans plusieurs villes du pays, faisant plusieurs victimes. Finalement, le leader de l’opposition est présenté devant le juge d’instruction et inculpé pour viols et menaces de mort. Il est libéré sous caution et placé sous contrôle judiciaire.
Malgré ces déboires judiciaires, Ousmane Sonko ne se laisse pas abattre. Le 23 janvier 2022, il remporte la mairie de Ziguinchor lors des élections municipales et départementales. Cette victoire lui donne une nouvelle impulsion pour ses ambitions présidentielles en vue de l’élection de 2024.
Le 18 août 2022, Ousmane Sonko annonce officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Son parti, le Pastef, connaît également un succès notable lors des législatives, remportant 80 sièges à l’Assemblée nationale. Une dynamique qui renforce la position de l’opposant dans la course présidentielle à venir.
Cependant, le chemin de Ousmane Sonko est semé d’embûches. Le 8 mai 2023, il est condamné en appel pour diffamation et injure publique envers un maire de Zinguinchor. Cette condamnation met en péril son éligibilité pour la présidentielle, mais Ousmane Sonko appelle ses partisans à la mobilisation et à la résistance, affirmant que rien ni personne ne pourra l’empêcher de se présenter.
Le 26 mai 2023, Ousmane Sonko entame la « caravane de la liberté » en direction de Dakar, marquant ainsi son retour dans la capitale sénégalaise. Accompagné de nombreux partisans, il aspire à poursuivre sa lutte politique malgré les obstacles.
La situation politique au Sénégal reste donc tendue, avec un Ousmane Sonko déterminé à faire valoir ses droits et à s’affirmer en tant que leader de l’opposition. Les prochains mois seront décisifs pour sa candidature à l’élection présidentielle et pour l’évolution de la scène politique sénégalaise. À suivre de près.