« Femmes déplacées à Goma : la lutte quotidienne pour survivre dans les camps de l’horreur »

Article: La lutte quotidienne des femmes déplacées dans les camps de Goma

Chaque jour, des centaines de milliers de personnes déplacées vivent dans des conditions précaires dans les camps autour de Goma. Pour ces femmes, survivre est une lutte quotidienne, exacerbée par les agressions sexuelles dont elles sont victimes. Environ 70 femmes victimes d’agressions sexuelles se présentent chaque jour dans les structures mises en place par Médecins Sans Frontières (MSF) dans les camps de Lushagala, Bulengo, Elohim, Shabindu, Rusayo et Kanyaruchinya.

La vulnérabilité de ces femmes est renforcée par les conditions précaires dans lesquelles elles vivent. L’accès à la nourriture et aux biens de première nécessité est extrêmement limité, les obligeant à s’aventurer en dehors des camps pour chercher du bois et de la nourriture, exposant ainsi à des risques accrus de violence, notamment sexuelle.

Au mois de juillet, les équipes de MSF ont constaté une augmentation de 2,5 fois du nombre de femmes victimes de violences sexuelles par rapport au mois de mai, avec 1500 femmes ayant cherché des soins sur les sites de Rusayo, Shabindu et Elohim. Il est urgent que les acteurs humanitaires, les bailleurs de fonds et les autorités congolaises se mobilisent davantage pour améliorer les conditions de vie des femmes dans ces camps et limiter les risques d’agression.

La plupart des agressions sexuelles ont lieu en dehors des camps, lorsque les femmes se rendent dans les champs pour chercher du bois ou de la nourriture. Cependant, on observe également une augmentation des cas d’agression sexuelle à l’intérieur même des camps. Les familles dorment dans des tentes qui ne ferment pas correctement, ce qui expose les femmes à l’exploitation et aux abus sexuels.

Face à cette situation dramatique, les mobilisateurs communautaires jouent un rôle essentiel en sensibilisant les femmes et en les encourageant à chercher de l’aide. MSF offre un ensemble de services aux femmes victimes de violences sexuelles, comprenant des soins médicaux et psychologiques, des méthodes de contraception, des traitements pour les maladies sexuellement transmissibles et des services d’interruption de grossesse. Des cliniques spécialisées dans la santé mentale sont également mises en place pour accompagner les femmes dans leur rétablissement émotionnel.

Il est crucial de mettre en place des mesures de prévention et de protection pour assurer la sécurité des femmes déplacées dans les camps de Goma. Cela implique de renforcer la présence des forces de sécurité, d’améliorer les infrastructures des camps et d’assurer un soutien psychologique et médical adéquat. Il est également essentiel de lutter contre la stigmatisation dont sont victimes les femmes agressées, en sensibilisant la communauté et en promouvant un environnement de soutien et de compréhension.

La situation des femmes déplacées dans les camps de Goma est une tragédie humanitaire qui nécessite une attention urgente de la part de la communauté internationale. Il est temps d’agir pour garantir la sécurité et le bien-être de ces femmes et pour mettre fin à cette violente réalité qu’elles endurent au quotidien.