FAIRE SES ARMES : L’incroyable parcours politique de Viktor Bout en Russie
Viktor Bout, ancien trafiquant russe d’armes mondialement connu et inspirateur du film « Lord of War », s’est lancé dans une nouvelle aventure : la politique. Dimanche dernier, il s’est présenté aux élections régionales en Russie, dans l’espoir de devenir député au parlement de l’oblast d’Oulianovsk. Si son parcours criminel ne semble pas le discréditer aux yeux de certains électeurs, le succès de sa candidature reste incertain.
Viktor Bout a fait son retour en Russie en décembre dernier après avoir passé dix ans derrière les barreaux aux États-Unis pour trafic d’armes et terrorisme. Peu de temps après son retour, il a rejoint le Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR), un parti d’extrême droite connu pour ses liens étroits avec le Kremlin. Le mariage entre Viktor Bout et le LDPR semble être une évidence, le parti profitant de la notoriété de l’ex-« marchand de mort » pour attirer des voix supplémentaires.
Pourtant, malgré son passé sulfureux, Viktor Bout aurait pu être un atout politique pour le régime. En tant que membre du LDPR, il serait sous le contrôle des dirigeants du parti et ne représenterait pas une menace en tant qu’électron libre. De plus, sa renommée pourrait attirer l’attention médiatique et susciter l’intérêt des électeurs, ce qui profiterait indirectement au LDPR et au Kremlin.
Cependant, la campagne électorale de Viktor Bout semble avoir été décevante jusqu’à présent. Selon le site d’investigation russe Meduza, le candidat du LDPR n’a pas réussi à impressionner les électeurs et à rallier un soutien massif. Son passage dans les zones ukrainiennes contestées par la Russie, telles que les régions de Louhansk et Donetsk, n’a pas non plus suscité l’enthousiasme attendu.
Il est important de noter que la candidature de Viktor Bout ne représente pas uniquement un phénomène isolé. Il reflète plutôt le fonctionnement politique actuel en Russie, caractérisé par l’utilisation de personnalités controversées pour servir les intérêts du Kremlin. Le LDPR, en tant que parti d’opposition toléré par le pouvoir, cherche à donner une image outrancière de l’opposition libérale, tout en étant contrôlé par les services de renseignement russes.
Le parcours politique de Viktor Bout reste donc incertain. Si sa candidature échoue, il pourrait encore bénéficier d’une place au parlement si un autre candidat élu se désiste en sa faveur, à condition que le Kremlin le souhaite. Quoi qu’il en soit, le fait qu’un ancien trafiquant d’armes puisse se présenter aux élections et susciter un certain intérêt soulève des questions sur l’état de la politique russe et les rapports entre le pouvoir et les personnalités controversées.
En conclusion, le cas de Viktor Bout montre que même les individus les plus controversés peuvent tenter leur chance en politique, surtout s’ils savent jouer sur leur notoriété et bénéficier du soutien d’un parti sous contrôle. Le dénouement de cette histoire reste à voir, mais une chose est sûre : la politique russe continue de nous réserver des surprises.