La tragédie survenue à Goma en République démocratique du Congo il y a deux semaines continue de susciter l’indignation et de soulever des questions sur la responsabilité des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Au moins 51 civils ont perdu la vie lors d’une intervention violente contre un groupe de manifestants de la secte Uwezo wa neno Mesiani/Wazalendo, qui protestaient pour demander le départ de la Monusco et des forces régionales de l’EAC.
Le procès de six militaires accusés est actuellement en cours à la Cour militaire du Nord-Kivu à Goma, mais la recherche des responsabilités reste complexe. De nombreux témoins ont identifié la Garde Républicaine comme étant les auteurs des tueries.
Lors d’une audience récente, le colonel Yves Rubenga, commandant du quartier général de l’état-major à la 34ème Région militaire, a témoigné en accusant ouvertement la Garde Républicaine. Selon lui, il était présent sur les lieux du drame et a vu les membres de la GR emporter des radios et arrêter Bisimwa, le leader de Wazalendo. De plus, il a affirmé que la Garde Républicaine avait désarmé les soldats qu’il commandait avant de leur ordonner de tirer sur les civils.
De son côté, le colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde Républicaine à Goma, a justifié l’intervention de son unité en déclarant que les manifestants étaient liés au M23 et représentaient une menace pour la ville.
Les vidéos des violences, largement partagées sur Internet, ont montré des membres de la Garde Républicaine ramassant les corps des civils tués et les chargeant dans des camions KAMAZ. Les corps sont actuellement conservés dans les morgues de l’hôpital militaire de Katindo, de l’hôpital provincial et de l’hôpital CBCA/Ndosho, en attendant leur identification par l’armée et leur remise aux familles pour inhumation.
L’attente de justice est forte dans cette affaire, les familles des victimes demandent que les responsables soient traduits en justice et que toute la lumière soit faite sur ces actes de violence inacceptables.
Cependant, il est important de souligner que cette affaire n’est qu’un exemple parmi d’autres de la nécessité d’une réforme profonde des forces de sécurité en République démocratique du Congo. Les cas de violences contre les civils et les violations des droits de l’homme restent malheureusement fréquents, et il est primordial de mettre en place des mécanismes pour prévenir de tels actes et garantir la responsabilité des auteurs.
En conclusion, il est indispensable que la justice fasse son travail de manière transparente et impartiale dans le cadre de ce procès à Goma. Les témoignages des victimes et des témoins doivent être pris en compte de manière rigoureuse afin d’établir la vérité et de rendre justice aux victimes de cette tragédie. Il est également crucial de poursuivre les réformes pour renforcer les forces de sécurité et prévenir de tels actes de violence à l’avenir.