L’événement tragique du massacre perpétré à Goma le 30 août dernier par la Garde républicaine continue de susciter de vives réactions et des débats houleux au sein de la cour militaire chargée de l’affaire. Lundi 11 septembre, deux témoins clés sont venus témoigner à charge, apportant de nouveaux éléments à l’enquête.
Le premier témoin, le colonel Yves Rubenga, commandant du quartier général de la 34è région militaire, a affirmé avec conviction que les responsables du massacre étaient les éléments de la Garde républicaine, et notamment le colonel Mike Mikombe. Selon lui, c’est sur ordre de ce dernier que les tirs ont été effectués sur les adeptes présumés d’une secte appelée « La foi naturelle judaïque messianique vers les nations » ou « Wazalendo ». Ces déclarations viennent renforcer les soupçons pesant sur les officiers de la Garde républicaine et leur implication directe dans ce massacre.
Le deuxième témoin, le colonel Faustin Kapen, maire intérimaire de Goma, a quant à lui été moins précis dans ses déclarations. Interrogé à propos d’un enregistrement vidéo circulant sur les réseaux sociaux où il aurait tenu des propos compromettants, le colonel Kapen a tenté de minimiser ses mots en affirmant avoir simplement dit qu’il fallait délocaliser cette église. Cependant, la traduction de ses paroles peut également être interprétée comme « cette église est à détruire ». Cette réponse évasive a suscité l’indignation dans la salle d’audience.
Au-delà de ces témoignages, la cour militaire poursuit son investigation pour établir les responsabilités de chaque partie impliquée dans ce drame. Il s’agit non seulement de juger les officiers de la Garde républicaine poursuivis, mais également de déterminer les rôles des différentes unités engagées lors de cet incident.
L’audience de ce mardi 12 septembre prévoit l’audition de nouveaux témoins, qui apporteront sans aucun doute des éléments supplémentaires permettant de faire la lumière sur cette affaire. Pour l’instant, les officiers de la Garde républicaine sont poursuivis pour trois chefs d’accusation, dont celui de crime contre l’humanité par meurtre.
Ce procès suscite une attention particulière et soulève des questions cruciales sur l’impunité des forces de l’ordre, la protection des droits humains et la nécessité de rendre justice aux victimes. La résolution de cette affaire aura un impact significatif sur la confiance envers les institutions militaires et sur la garantie de la sécurité des citoyens.
Il est essentiel de rétablir la vérité et d’assurer que les responsables de ce massacre soient traduits en justice. La société attend avec impatience les prochaines étapes de ce procès et espère que la lumière sera faite sur cette tragédie qui a coûté la vie à plus de 50 civils innocents.