Titre : Nouvelle ère au Gabon : la fin d’un règne à la Cour constitutionnelle
Introduction :
Le Gabon vient de traverser une petite révolution avec le départ de Marie-Madeleine Mborantsuo de la présidence de la Cour constitutionnelle. Après trente-deux ans en poste, sa mission prend fin suite à un décret du président de la transition, le général Oligui Nguema. Cette décision marque le début d’une nouvelle ère pour la plus haute juridiction du pays, avec la mise en place d’une nouvelle Cour composée de neuf juges suprêmes.
Le règne de Marie-Madeleine Mborantsuo :
Marie-Madeleine Mborantsuo était présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon depuis sa création en 1991. Elle a occupé ce poste pendant une longue période, faisant d’elle une figure incontournable de la scène judiciaire gabonaise. Cependant, sa proximité avec la famille Bongo, dont elle était réputée être proche, a souvent suscité des controverses. Cette relation étroite avec le pouvoir a conduit certains Gabonais à surnommer la Cour constitutionnelle « la Tour de Pise », en référence à son inclination toujours en faveur du régime en place.
Une nouvelle ère pour la justice gabonaise :
Avec le départ de Marie-Madeleine Mborantsuo de la présidence de la Cour constitutionnelle, le Gabon entre dans une nouvelle ère pour sa justice. La mise en place d’une nouvelle Cour avec neuf juges suprêmes marque un tournant dans l’indépendance et l’impartialité de cette institution. Le général Oligui Nguema, président de la transition, a choisi de nommer des juges originaires de chaque province du pays, cherchant ainsi à représenter toutes les régions du Gabon. Cependant, cette décision a suscité des interrogations quant aux critères de sélection et à la personnalisation des choix.
L’objectivité en question :
Marie-Madeleine Mborantsuo a toujours défendu son objectivité, soulignant que des proches de la famille Bongo étaient également passés à l’opposition. Cependant, l’opposition gabonaise a régulièrement accusé la Cour constitutionnelle de juger en faveur du régime en validant des élections controversées, notamment celles de 2009 et 2016. Malgré quelques exemples d’actions indépendantes, tels que le recomptage des voix en 2009 ou l’annulation d’ordonnances présidentielles en 2015, cette réputation d’inclination envers le pouvoir a terni l’image de la Cour constitutionnelle auprès d’une partie de la population.
Conclusion :
Le départ de Marie-Madeleine Mborantsuo de la présidence de la Cour constitutionnelle marque la fin d’un règne de trente-deux ans et ouvre la voie à une nouvelle ère pour la justice gabonaise. La mise en place d’une nouvelle Cour avec neuf juges suprêmes est une opportunité de renforcer l’indépendance et l’impartialité de cette institution clé. Cependant, les choix de nomination des juges et les critiques antérieures laissent planer des doutes quant à la véritable objectivité de cette nouvelle ère. Seul le temps nous dira si la justice gabonaise parviendra à se réinventer et à regagner la confiance de tous les citoyens.