Les professeurs d’université au Niger dénoncent le soutien de leur syndicat à la junte au pouvoir. Dans une lettre adressée au bureau exécutif du syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS), 37 universitaires remettent en question la position de leur syndicat qui soutient le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), responsable du coup d’État ayant renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier.
Ces professeurs exigent du syndicat qu’il condamne le coup d’État et exige la libération du président élu. Ils soulignent que le syndicat n’a pas consulté sa base avant de prendre cette position favorisant la junte, et rappellent que par le passé, le syndicat a toujours condamné les prises de pouvoir par la force.
Mahaman Bazanfaré, professeur à l’université Abdou Moumouni de Niamey, affirme que toute prise de pouvoir par la force doit être condamnée, car cela remet en cause la démocratie tant au niveau national que dans les universités. Il rappelle que le syndicat a lutté en 2018 pour réinstaurer la démocratie dans les institutions universitaires et ne peut donc pas soutenir une remise en cause de la démocratie au niveau national.
Cette lettre des universitaires nigériens met en évidence une division au sein du monde académique, où certains sont en désaccord avec les positions politiques prises par leur syndicat. Cette situation soulève des questions sur l’indépendance et la représentativité des syndicats et sur le rôle des universitaires dans la vie politique du pays.
Il est important de noter que cette situation au Niger est un exemple parmi d’autres de tensions entre les enseignants et leurs syndicats dans de nombreux pays. Les universitaires jouent un rôle clé dans la société en formant les futures générations, et leurs prises de position politique peuvent avoir un impact significatif sur l’orientation et les valeurs de l’enseignement supérieur.
Il reste à voir comment cette lettre des professeurs d’université influencera le positionnement du syndicat et les débats politiques en cours au Niger. Une chose est sûre, elle met en lumière les divergences d’opinions au sein du monde académique et souligne l’importance de la liberté d’expression et du débat dans une société démocratique.