Titre : L’état de siège en RDC : un bilan mitigé pour le Nord-Kivu et l’Ituri
Introduction :
L’état de siège décrété par le président Félix Antoine Tshisekedi dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en République démocratique du Congo a suscité de vifs débats sur son efficacité et sa pérennité. Alors que la Table Ronde sur l’état de siège est sur le point de prendre une décision concernant sa levée, sa prolongation ou sa requalification, il est essentiel de faire un bilan objectif des résultats obtenus jusqu’à présent. Cet article se penche sur les effets de l’état de siège dans ces deux provinces, en mettant en évidence à la fois les avancées positives et les défis persistants.
Un recul de l’insécurité en Ituri :
Dans la province de l’Ituri, l’état de siège a permis de réduire considérablement l’insécurité. Les forces militaires ont réussi à contrôler la situation sécuritaire dans près de 90 % de la province, ce qui a entraîné une relance des activités économiques et l’amélioration des conditions de vie pour les habitants. De plus, de nombreux groupes armés locaux ont adhéré au Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Sociale et Communautaire (P-DDRSC) et ont renoncé à la lutte armée, contribuant ainsi à une stabilisation progressive de la région.
Les avancées de l’état de siège en Ituri :
Parallèlement au recul de l’insécurité, l’état de siège en Ituri a permis la réouverture des axes routiers, la reprise des activités scolaires et administratives, ainsi que le développement des infrastructures dans les territoires. La province connaît une véritable renaissance, avec une diminution de l’influence des groupes armés et une consolidation de l’autorité de l’État.
Défis persistants dans le Nord-Kivu :
En revanche, la mise en place de l’état de siège dans le Nord-Kivu n’a pas encore produit les résultats escomptés en termes de lutte contre l’insécurité et le trafic illicite des minerais. La région reste confrontée à la présence active du groupe rebelle ADF (Forces démocratiques alliées) ainsi qu’aux manipulations extérieures du Rwanda, notamment à travers le soutien présumé au M23. Malgré ces défis, l’état de siège a permis de mettre en lumière les complicités internes qui alimentent l’insécurité, au sein de la classe politique, des institutions nationales et provinciales, des forces de sécurité et de défense, ainsi que dans les milieux économiques.
Une nette démarcation entre patriotes et traitres :
L’état de siège a également contribué à révéler les véritables visages de nombreux acteurs politiques et économiques impliqués dans des activités illégales. Les arrestations de députés nationaux et provinciaux, ainsi que de hauts gradés de l’armée et de la police, ont mis en lumière leur participation à des actes de trahison envers la patrie. Cela permet de distinguer clairement les patriotes soucieux de la stabilité du pays et des institutions des traîtres prêts à compromettre la sécurité nationale en faveur de leurs intérêts personnels.
Conclusion :
Le bilan de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri est mitigé. Si des progrès significatifs ont été réalisés en matière de sécurité et de stabilisation dans l’Ituri, le Nord-Kivu reste confronté à des défis persistants. Cependant, il est important de reconnaître que l’état de siège a permis de révéler les complicités internes et les manipulations extérieures qui alimentent l’insécurité, permettant ainsi de lutter plus efficacement contre ces acteurs néfastes. La décision de la Table Ronde sur l’état de siège sera cruciale pour l’avenir de ces provinces et du pays dans son ensemble.