Quel bilan peut-on faire du référendum constitutionnel du 30 juillet en Centrafrique ? Quelles conséquences pour le pouvoir de Faustin Archange Touadéra et pour l’opposition ? Quelle est l’attitude de la communauté internationale vis-à-vis de ce scrutin ? Dans cet article, nous allons tenter de répondre à ces questions en analysant les résultats du référendum et leurs implications.
Le 30 juillet, le référendum constitutionnel s’est tenu en Centrafrique et le « oui » l’a emporté avec 95,27% des suffrages. Cependant, les principaux groupes d’opposition ont boycotté le scrutin, remettant ainsi en question la légitimité de ces résultats. De plus, des témoignages signalent des bureaux de vote peu fréquentés, ce qui soulève des doutes quant au taux de participation annoncé.
En accordant des pouvoirs étendus au président Touadéra, ce référendum ouvre la voie à une possible candidature pour un troisième mandat en 2025. En effet, avec la nouvelle Constitution, le président dispose de plus de marges de manoeuvre pour consolider son pouvoir et nommer davantage de membres de la Cour constitutionnelle. Cela lui permettrait de se représenter sans obstacles.
Le choix d’un vice-président est également crucial dans ce contexte. Plusieurs noms ont été évoqués, tels que Évariste Ngamana et Simplice Mathieu Sarandji, qui sont tous deux proches du président Touadéra. Ce choix sera révélateur des alliances et des rapports de force au sein du pouvoir centrafricain.
Du côté de l’opposition, la contestation des résultats du référendum souligne sa faiblesse et sa division. Certains opposants ont même appelé à prendre les armes contre le président Touadéra, alors que d’autres tentent de rester dans le champ démocratique malgré le manque d’espace pour faire valoir leurs voix.
Concernant la réaction de la communauté internationale, on observe un quasi-silence autour de ce vote. Ce silence peut s’expliquer par une priorisation des objectifs visant à affaiblir l’influence russe en Centrafrique, au détriment de la lutte pour la démocratie et la transparence électorale.
En conclusion, le référendum constitutionnel en Centrafrique soulève de nombreuses incertitudes et controverses. Les chiffres élevés en faveur du « oui » suscitent des interrogations sur la légitimité et la transparence du processus électoral. Les conséquences de ce vote se font ressentir sur le pouvoir du président Touadéra et sur l’opposition, qui se trouve affaiblie. Quant à la communauté internationale, son silence interpelle sur ses priorités en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme. Il reste à voir comment l’avenir politico-institutionnel de la Centrafrique se dessinera suite à ce référendum.