Les propos de Joseph Olenghankoy, Président du CNSA, à la suite de la récente profanation de la Fondation Mzee Kabila font réfléchir sur le patrimoine mémoriel de la RDC. Selon Olenghankoy, en s’attaquant à ce symbole renvoyant à une personnalité ayant passé tout son temps à défendre l’intérêt du Congo, les assaillants ont profané un pan du sacré du pays. Cette affirmation interpelle toute la classe politique et la collectivité nationale sur l’importance des symboles et des constantes du pays, qui lui donnent sens et repères.
La RDC a souvent eu tendance à solder le passé sans évaluer ses acquis et ses richesses. L’AFDL a par exemple jeté le bébé du passé colonial avec l’eau du bain. Cette pratique est semblable à un vieux démon qui hante les tenants de chaque camp ou clan qui s’installe au pouvoir. Ainsi, le pays sort souvent ex nihilo de chaque changement de pouvoir.
Les citoyens congolais s’identifient davantage aux hommes qu’à la Nation, affectionnant plus le parti que la patrie. Cette propension à tout effacer au nom d’une idéologie de dévaluation est grave, car elle conduit le pays à perdre ses repères et à se retrouver sans père ni mère, et à terme, à mourir.
En somme, la réflexion de Olenghankoy met en avant la nécessité pour la RDC de préserver son patrimoine mémoriel, ses constantes et ses symboles pour ne pas perdre son identité. Cela implique de proposer des solutions pour que la RDC se dote d’une mémoire collective inclusive, qui intègre toutes les régions, les communautés et les sous-groupes et qui permette une réconciliation nationale.