Représentativité des femmes aux législatives nationales en RDC 2023
La question de la représentativité des femmes en politique est cruciale pour assurer une société équitable et démocratique. Malheureusement, les chiffres récemment dévoilés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo (RDC) montrent une inquiétante disparité entre les hommes et les femmes dans les candidatures aux législatives nationales de 2023.
Sur les 23 653 dossiers déclarés recevables, seuls 17% sont des candidatures féminines, soit 3 955 femmes contre 83% d’hommes, soit 19 698 candidats masculins. Cette asymétrie flagrante suscite de vives préoccupations quant à la participation politique des femmes et à leur représentation dans les instances décisionnelles du pays.
Anny Modi, Directrice exécutive de Afia Mama, une organisation congolaise qui œuvre pour la défense et la promotion des droits des femmes, a vivement critiqué cette situation. Selon elle, les modifications apportées à l’article 13 de la loi électorale ne contraignent aucun parti politique à aligner des femmes sur leurs listes. De plus, ces partis politiques qui respectent la parité bénéficient d’une exemption du paiement du cautionnement. Cette mesure incitative favorise ainsi les partis politiques ayant des ressources financières importantes, qui peuvent se permettre de ne pas respecter la parité.
Madame Modi souligne que cette modification de la loi électorale a en réalité fait régresser les droits politiques des femmes en RDC. Elle insiste sur le fait qu’il est nécessaire de mettre en place des mesures contraignantes pour garantir la parité de représentation. Elle prend l’exemple de la France, qui a réussi à atteindre la parité en politique grâce à de telles mesures contraignantes.
Pour avancer vers une société démocratique et égalitaire, il est essentiel de promouvoir la participation politique des femmes. Cela passe par des actions concrètes pour garantir leur représentativité dans les instances décisionnelles. La révision de la loi électorale ainsi que des sanctions pour les partis politiques qui ne respectent pas la parité sont des étapes indispensables pour atteindre cet objectif.
En conclusion, la faible représentativité des femmes aux législatives nationales en RDC est alarmante. Il est impératif de prendre des mesures concrètes pour garantir leur participation et leur représentation politique. La société congolaise ne peut se permettre de se priver des compétences et des perspectives des femmes dans la prise de décisions politiques. La révision de la loi électorale et l’adoption de mesures contraignantes sont donc des étapes cruciales pour progresser vers une véritable égalité des genres en RDC.