RDC : Des perquisitions chez un opposant politique et un de ses collaborateurs
Jeudi 8 juin, les résidences de Moïse Katumbi, président national du parti Ensemble pour la République, et de son conseiller stratégique Salomon Idi Kalonda Della ont été perquisitionnées par les services des renseignements militaires congolais. La première perquisition a eu lieu à Kinshasa, à la résidence de Katumbi dans le quartier GB, tandis que la seconde s’est déroulée à Lubumbashi, chez son collaborateur. Ces perquisitions sont perçues comme un harcèlement politique par Ensemble pour la République, qui dénonce les « abus de plus et de trop » du régime en place et appelle la population à la résistance.
La communication du parti politique est claire : « Ensemble pour la République condamne et dénonce comme des abus de plus et de trop, les perquisitions effectuées en ce jour dans la résidence de son président national et dans celle de son collaborateur dont la détention arbitraire est en cours, comme un harcèlement qui ne vise qu’à museler l’opposition et voiler les insuffisances du pouvoir en place. »
Selon le secrétaire général d’Ensemble pour la République, Dieudonné Bolengetenge, les perquisitions ont eu lieu sans que le propriétaire des lieux n’ait été prévenu de l’action, alors qu’il était absent de Kinshasa. Les agents auraient refusé l’accès aux avocats du propriétaire, bouclé une partie du quartier et évacué toutes les personnes présentes aux alentours.
En outre, un collaborateur proche de Moïse Katumbi, Salomon Kalonda, a été arrêté à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa, alors qu’il se rendait à Lubumbashi après des manifestations organisées par quatre leaders de l’opposition. Les services des renseignements militaires lui reprochent la détention illégale d’une arme à feu, et d’avoir voulu renverser le pouvoir en place, en République démocratique du Congo.
En réaction à ces perquisitions, Ensemble pour la République invite les Congolais à résister contre la dérive dictatoriale que prépare le pouvoir. Pour le parti, la cohésion nationale est déjà fortement menacée par l’insécurité et la pauvreté, et la population doit se mobiliser pour faire face à ces défis.
Cette opération intervient dans un contexte marqué par l’insécurité dans les régions de l’est de la RDC, notamment dans la province de l’Ituri, où des violences ethniques ont fait près de 300 morts depuis le début de l’année. Face à cette crise, le gouvernement a lancé des opérations militaires pour neutraliser les groupes armés impliqués dans les violences.