Titre : La nouvelle équipe gouvernementale du Niger sous la direction d’Ali Mahaman Lamine Zeine
Introduction :
La junte militaire au pouvoir depuis deux semaines au Niger a annoncé la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Composée de vingt ministres, dont quatre femmes, cette équipe sera dirigée par Ali Mahaman Lamine Zeine, nommé Premier ministre le 7 août dernier. Le nouveau gouvernement fait la part belle aux militaires et au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui se voient attribuer les ministères régaliens. Cette nomination marque également la disparition du PNDS, le parti du président sortant, au profit du parti d’opposition Moden Fa Lumana de Hama Hamadou. Analysons en détail cette nouvelle composition gouvernementale et les enjeux qui en découlent.
La mainmise des militaires sur les ministères régaliens :
Sans surprise, les putschistes se sont réservés les ministères régaliens, dont la Défense qui revient au général Salifou Mody, vice-président du CNSP. Celui-ci était déjà en contact avec les putschistes maliens et burkinabè au début du mois d’août. Le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire est confié au général Mohamed Toumba, considéré comme le numéro trois de la junte. Ce dernier occupait le poste de chef d’état-major adjoint de l’armée de terre. Les militaires prennent également en charge les portefeuilles de la Jeunesse et des Sports, de la Santé, des Transports et de l’Environnement. Cette mainmise des militaires sur les ministères régaliens soulève des interrogations quant à la réelle marge de manœuvre de ce gouvernement.
La disparition du PNDS et l’essor du parti d’opposition :
L’un des faits marquants de cette nouvelle équipe gouvernementale est la disparition du PNDS, le parti au pouvoir, au profit du parti d’opposition Moden Fa Lumana de Hama Hamadou. Ce dernier décroche un « superministère » regroupant le Pétrole, les Mines et l’Énergie, avec à sa tête Mahaman Moustapha Barké, ancien directeur de campagne du parti. Cette nomination est perçue comme un rapprochement politique entre la junte et l’opposition. Le Moden Fa Lumana obtient également le ministère des Affaires étrangères, attribué à Bakary Yaou Sangaré, un diplomate chevronné. Cette nouvelle dynamique politique suscite des espoirs mais soulève également des interrogations quant à la réelle volonté de la junte de permettre une transition démocratique et inclusive.
Des techniciens respectés pour des ministères clés :
En parallèle, plusieurs personnalités techniciennes respectées ont été nommées à des postes clés au sein du gouvernement. Le professeur Mahamadou Saidou, recteur d’université, est nommé ministre de la Santé, tandis qu’Alio Daouda, ancien président de la Cour d’appel, devient ministre de la Justice. Ces nominations reflètent la volonté de constituer une équipe compétente et apte à répondre aux défis du pays.
Conclusion :
La nomination de la nouvelle équipe gouvernementale du Niger marque un tournant dans la vie politique du pays. Avec la mainmise des militaires sur les ministères régaliens et la disparition du parti au pouvoir, la junte cherche à concilier les différentes forces politiques du pays. Néanmoins, les réelles intentions de la junte et sa volonté de permettre une transition démocratique restent sujettes à débat. Il est désormais primordial de suivre de près les actions et décisions prises par ce nouveau gouvernement afin d’évaluer sa véritable efficacité et sa capacité à répondre aux attentes et aux besoins du peuple nigérien.